La filière automobile s'engage ici dans l'inconnu. Elle a choisi de s'inscrire dans la transformation énergétique en 2018. Les ingénieurs de l'automobile sont à même d'apporter des solutions à ce virage. C'est pour cette raison que la filière a demandé aux pouvoirs publics d'observer une neutralité technologique, c'est-à-dire de la laisser libre des choix technologiques. Or depuis 2018, l'addition des réglementations supplémentaires ne lui laisse plus que le choix de l'électrique avec batterie. L'arrêt des moteurs thermiques est désormais inscrit dans la proposition de la Commission européenne pour 2035.
La France bénéficie d'une électricité abondante, à bas coût et sans émissions de dioxyde de carbone (CO2). À l'inverse, la Pologne tire 80 % de son électricité du charbon et il est donc aberrant d'y promouvoir la voiture électrique. Le constat est le même en Allemagne. Nous abandonnerons un savoir-faire unique pour nous engager sur une voie jonchée d'inconnues. Nous regrettons que ces choix n'aient pas été assis plus tôt sur un véritable plan stratégique d'énergie pour l'Europe et sur sa décarbonation, ainsi que sur ses conséquences en termes de prix. D'ailleurs, dans ce schéma, la taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers (TIPP) ne sera plus une source financière pour l'État. Il convient de réfléchir dès à présent à d'autres sources de revenus.