Votre interrogation se situe au croisement de deux questions. D'une part, comment l'État actionnaire intervient-il dans des entreprises privées en jouant un rôle d'actionnaire qui n'est pas contraire à intérêt social de l'entreprise ? D'autre part, quels sont les leviers de l'État actionnaire pour essayer d'influencer la politique des dirigeants ? Concernant la première question, je considère que l'État actionnaire peut tout à fait être actionnaire d'entreprises privées, commerciales, industrielles. En tant qu'actionnaire, l'État actionnaire a pour rôle de prendre en compte l'intérêt des parties prenantes. Avec l'instauration par la loi PACTE de la raison d'être dans les entreprises, la question de l'intérêt de la partie prenante n'est plus contradictoire avec celle de l'intérêt social des entreprises. L'intérêt d'un constructeur automobile est d'assurer la pérennité de sa chaîne de sous-traitants et la qualité des produits dans la durée. Nous n'hésitons donc pas à alerter les dirigeants de ces entreprises quant à la gestion de leur relation avec la chaîne de sous-traitants sur le long terme. C'est le cas des dirigeants de Renault qui adoptent une approche de long terme.
De plus, le fonds automobile créé, à l'été 2020, vise à soutenir ces entreprises dont la taille est très hétérogène. Nos interventions auprès des dirigeants des entreprises en question suivent cette approche et nous sommes attentifs à cette sollicitation de la part de l'État actionnaire.