En tant que pédiatre dirigeant une unité d'accueil des enfants en danger, je n'ai pas décoléré depuis le début de la crise Covid sur la place réservée aux enfants. Effectivement, les enfants ne sont pas de mini-adultes et ils ne sont pas rois dans notre société. Les données amenées très vite par nos collègues pédiatres infectiologues spécialisés n'ont pas été entendues et nous avons traité les enfants comme de mini-adultes, voire avec des contraintes bien plus fortes que celles des adultes, notamment à l'école.
Après quelques semaines de confinement, des données scientifiques permettaient de rassurer sur le fait que les enfants étaient peu porteurs et peu vecteurs ; les formes graves étaient très rares. Bien sûr, les adultes devaient être irréprochables, mais nous aurions pu faire preuve de plus de bienveillance, de bon sens et de tolérance vis-à-vis des enfants. Outre la question des enfants victimes de violences, beaucoup de choses sont très maltraitantes, et ce, pour tous les enfants. Nous avons tous des témoignages pour nos petits patients et, dans notre entourage, des enfants qui vivent des choses contraires à leurs droits et à leurs besoins fondamentaux, sous le prétexte de mesures de protection vis-à-vis du Covid qui n'ont pas un substratum scientifique.