Intervention de Marie-George Buffet

Réunion du jeudi 24 septembre 2020 à 14h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet, rapporteure :

Merci de replacer nos débats sous la notion de droits des enfants. Depuis le début de cette pandémie, nous avons pointé du doigt soit les enfants susceptibles d'être porteurs soit les jeunes parce qu'ils faisaient la fête, mais dans le débat public n'a jamais vraiment été posée la question de leurs droits et de leur liberté de vivre leur enfance et leur jeunesse.

J'espère que notre commission d'enquête permettra de mettre en exergue, à travers nos propositions et recommandations à venir, la nécessité de doter l'enfant, pour sa santé mentale et physique, en moyens financiers et humains plus importants, et de le placer au cœur du débat public. De nombreux scientifiques et chercheurs ont participé à de très nombreux débats télévisés. Je m'en félicitais au début puis moins après, quelques semaines, car le flou des débats n'aidait pas à la prise de conscience collective. Pourtant, la question des enfants, traitée autrement que par la stigmatisation, ne venait que très rarement. Je pense que notre commission permettra de mettre la lumière sur cette question et de solliciter des moyens humains et financiers.

Vous avez évoqué la possibilité de faire ensemble, en parlant de la quatrième circonscription de Seine-Saint-Denis. Elle est composée des villes de Stains, La Courneuve, Dugny et Blanc-Mesnil, dont deux affichent le plus fort taux de pauvreté de France métropolitaine. Le « faire ensemble » avec tous les acteurs médicaux (médecine libérale, centres municipaux de santé, hôpital public, cliniques privées) me paraît être une nécessité. J'aimerais vous entendre sur les possibilités de créer des réseaux viables sur la question de la santé physique et mentale des enfants au niveau d'un territoire tel que celui-ci.

Quels moyens envisagez-vous pour davantage éduquer, soutenir et accompagner les parents dans la détection des signaux faibles ? Le sujet de l'aide à la parentalité revient dans beaucoup de nos débats, mais quels sont les ressorts pouvant être mis en œuvre pour assumer cette aide ?

Par ailleurs, concernant le taux de suicide ou de dépression lié à la périnatalité, le temps de séjour à la maternité qui ne fait que se resserrer, et particulièrement durant la crise du Covid, a-t-il des conséquences sur les phénomènes de dépression postnatale des femmes ?

Enfin, je suis aussi très étonnée de l'absence de scientifiques concernés par la pédopsychiatrie et les enjeux de l'enfance dans le Conseil scientifique, qui auraient pu avoir une influence sur ces questions. Quelles solutions voyez-vous à cela ?

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