La pédiatrie va de la néonatologie à la fin de l'adolescence, c'est-à-dire 18 ans.
S'agissant des parcours, je me prononcerai au nom de la Société française de pédiatrie médico-légale que je représente sur la santé des enfants en danger, qui sont les plus vulnérables. Pour les enfants en danger se pose le problème des compétences. Sur le territoire, entre les pédiatres, les pédopsychiatres, les psychologues, les médecins légistes, les éducateurs et les départements, nous sommes nombreux à avoir des compétences, mais le problème est de relier celles-ci en santé physique, psychique et sociale, comme l'entend l'OMS.
Concernant les enfants en danger, notre société savante porte des « entrées en santé » telles que l'évaluation d'une situation de danger ou l'examen sur réquisition d'un enfant susceptible d'être une victime. Nous évaluons l'enfant, son corps et sa psyché, dans sa globalité, avec nos collègues psychologues pédopsychiatres. Nous ne choisissons pas de le « saucissonner », car cela est parfaitement maltraitant à mon sens. En tant que professionnels de l'enfance, en charge des enfants que nous soignons, pourquoi ne pouvons-nous pas travailler en lien, tout comme une maman bien traitante qui fait le lien entre les différentes prises en charge du pédiatre et du pédopsychiatre ? Il existe vraiment un sujet sur les parcours en santé.
Avec l'ARS de Bretagne, nous travaillons sur un projet de prévention, de repérage, de dépistage, de diagnostic et de soin des enfants en danger sur des parcours gradués. Le fait de graduer les parcours intègre les professionnels de terrain, les préventions primaire, secondaire et tertiaire et l'évaluation. Par exemple, un nourrisson secoué devra être près d'un service de neurochirurgie pour recevoir des soins techniques (neurochirurgien, évaluation osseuse, scintigraphie), mais il sera réadressé sur son territoire géographique avec une prise en charge riche et singulière. Nous aurons constitué un maillon en ayant fait le lien entre nous et nous aurons amené de la compétence.
Le 14 octobre prochain, nous publierons un livre portant sur ce concept de pédiatrie médico-légale, c'est-à-dire la santé au service des enfants. Plutôt que les professionnels restent sur leur sujet propre, indépendamment de leur patient, il s'agit pour eux de lier leurs compétences.
Nous devons réfléchir à cette question dans nos territoires. En Bretagne, nous avons intégré la police, la gendarmerie, la médecine légale, la pédiatrie et la pédopsychiatrie, sur le schéma des réseaux « Bien grandir et bien être » dans nos départements, qui sont effectivement des modèles du « faire ensemble ».