Intervention de Richard Delorme

Réunion du jeudi 24 septembre 2020 à 14h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Richard Delorme, chef du service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent de l'hôpital Robert Debré :

Au début du confinement, nous avons eu beaucoup de contacts avec les Secrétariats d'Etat au handicap et à la protection de l'enfance sur le problème de l'accompagnement des enfants en situation de handicap ou ceux pris en charge par la protection de l'enfance, alors que de nombreux éducateurs ou soignants étaient chez eux. En situation normale, des dispositifs existent, même s'ils ont besoin d'amélioration, mais nous avons été surpris par leur freezing au début de la crise du Covid.

Au niveau international, il existe vraiment un enjeu sur l'accompagnement des familles et le déploiement de programmes de parentalité online quand il n'y a plus de médecins. Ces programmes n'existent pas en France et ils sont généralement rares dans les pays francophones. En revanche, il en existe dans certains pays anglo-saxons tels que les États-Unis ou le Canada, en raison des grandes distances. L'Angleterre, du fait de situations très défavorisées et de la faiblesse du tissu sanitaire, a également développé des programmes d'accompagnement de la parentalité.

Certains de ces programmes communautaires, où les parents « s'autoaccompagnent » et déploient leurs propres ressources, sont validés par l'OMS sous différentes appellations (pratiques parentales positives ou PPP, accompagnement de la parentalité, the incredible years, communauté des mères). En France, nous observons un vrai déficit sur ces nouvelles approches, avec des outils en ligne, alors qu'elles peuvent aussi apporter une aide. Notamment nous avons eu beaucoup de contacts avec le cabinet d'Adrien Taquet sur la façon d'accompagner les évaluations éducatives, alors que les enfants restaient à la maison avec leurs propres « tortionnaires » et n'avaient plus de moyens de l'exprimer à l'extérieur. Les psychiatres ou pédopsychiatres ont téléphoné aux familles ayant des enfants souffrant de maladies psychiatriques pour prendre de leurs nouvelles. C'est bien, mais nous ne sommes pas certains à ce jour que cela soit efficace.

Il y a donc une nécessité d'évaluer les outils pouvant être mis à disposition des familles. Certains dispositifs ont montré leur efficacité, qu'il convient peut-être d'adapter au système français. Ce n'est pas spécifique à la crise.

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