Intervention de Michel Dugnat

Réunion du jeudi 24 septembre 2020 à 14h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Michel Dugnat, pédopsychiatre, praticien hospitalier responsable de l'Unité d'hospitalisation conjointe parents-enfant du service de psychiatrie infanto-juvénile du Pôle de psychiatrie de l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille :

S'il faut mettre de l'enfance partout, comment pouvons-nous mettre au centre les enfants qui ne parlent pas encore ? L'environnement familial, social et humain devrait être au centre de cette question, car les bébés ne prennent pas la parole. Même le Haut conseil à la famille et à l'enfance ne s'intéresse qu'à l'enfant et pas au bébé. En français, l'enfant est soit le mineur de 0 à 18 ans, soit il est âgé de 6 à 12 ans. Le bébé est une personne qui a besoin d'avocats. Dans ce contexte, bien que cela vienne tardivement et après de nombreux pays, nous nous réjouissons du fait que la question des 1 000 jours soit posée en France.

Nous devons trouver la façon de donner concrètement la parole aux bébés. Un bébé qui se met en retrait, que le parent n'investit plus et qui se retrouve dans une pouponnière française est dans une situation difficile. Souvenons-nous de la Roumanie ou de l'Angleterre des années 1950. Il faut faire quelque chose, en particulier pour les enfants et les bébés placés qui relèvent de la puissance publique. Les lieux de collectivité auxquels je pense ne sont pas faits pour les bébés, à moins qu'ils soient parfaitement bien organisés pour répondre à leurs besoins, ce qui est rarement le cas. Les bébés ne sont pas faits pour vivre en collectivité.

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