Intervention de Marie-George Buffet

Réunion du jeudi 15 octobre 2020 à 9h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet, rapporteure :

En préambule, je tiens à souligner la mobilisation et la capacité d'adaptation remarquables des équipes pédagogiques dans leur ensemble : les enseignants, les personnels médico-psycho-sociaux, ainsi que les personnels des collectivités territoriales, qui ont su se mobiliser durant toute cette période. Mes salutations ne sont pas formulées au passé, dans la mesure où cette rentrée n'est pas une rentrée comme les autres. Celle-ci pose de nombreuses difficultés aux équipes pédagogiques, eu égard à l'état physique et psychique des élèves, mais aussi eu égard à la fatigue, à l'épuisement, aux angoisses et aux inquiétudes ressentis par les enseignants et tous les autres personnels, que vos différents sondages ont permis de mettre en exergue.

Vous insistez sur le fait que la continuité pédagogique ne peut exister sans le rôle primordial de l'enseignant et que la famille ne peut l'assurer, dans la mesure où enseigner est un métier requérant des compétences et une formation spécifiques. De votre point de vue, il convient de ne pas « se raconter trop d'histoires » sur cette continuité pédagogique qui aurait été assurée partout et pour tout le monde.

Je suis relativement surprise par vos propos dénonçant l'absence d'écoute de l'institution de l'éducation nationale et de concertation sur la mise en place des dispositifs, de même que sur l'adaptation – elle sera importante pour les mois qui viennent – des programmes et des examens. Si nous constatons que les inégalités se creusent à ce point, des adaptations devront nécessairement être engagées pour que ces enfants et ces jeunes puissent retrouver le niveau nécessaire.

Plusieurs obstacles ont été identifiés, à commencer par le taux d'encadrement des enseignants et des autres personnels. Je souhaiterais à cet égard saluer les psychologues de l'Éducation nationale. J'ai rencontré une vingtaine de vos collègues de l'hôpital Robert Ballanger, qui m'ont expliqué que la profession avait été oubliée du Ségur de la Santé, alors qu'elle mérite sûrement d'être revalorisée à sa juste place pour son rôle crucial.

Plusieurs évaluations ont été conduites à la rentrée. Connaissez-vous déjà les premiers résultats de ces évaluations ? Que savons-nous du niveau des élèves et des disparités que vous avez évoquées ?

Vous avez également mis en avant la question du numérique, de la diversité des outils et de leur inégal accès, du côté des familles comme du côté de l'institution. Qu'attendez-vous des Etats généraux du numérique programmés les 4 et 5 novembre ? Quelles réponses précises seraient susceptibles de répondre aux difficultés ?

Par ailleurs, comment les enseignants vivent-ils leur responsabilité s'agissant de l'apprentissage des matières, mais également leur responsabilité vis-à-vis de la situation sanitaire des élèves et des jeunes, avec qui vous êtes en contact journalier ? Enfin, en cas de reprise du confinement, quels correctifs mériteraient d'être apportés aux consignes sanitaires délivrées lors de la première période de confinement ?

Pour rappel, notre commission d'enquête doit déboucher sur des préconisations permettant d'apporter des améliorations. Dans la mesure où nous interrogerons le ministre de l'Éducation nationale, nous lui ferons naturellement part de vos préconisations, et pas seulement de vos questionnements.

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