Notre aide peut effectivement être utile, ainsi que celle de tous les adultes qui entourent un jeune. Il n'est pas question de demander uniquement à l'Etat d'intervenir, car ce sujet est sociétal. Il relève également de la responsabilité de chaque éducateur potentiel.
J'ai été tout de même frappée pendant la période du confinement du peu d'écoute et de la défiance que l'on a eues à l'égard des jeunes. Ils ont été présents dès la première heure pour être solidaires et proposer leur contribution, mais nous avons mis trop de temps à accepter leur aide, comme d'habitude, et ensuite, ils n'ont plus été volontaires. Nous étions pourtant face à une secousse tellurique nationale et nous aurions pu nous appuyer sur la jeunesse, sur leurs ressorts vitaux, sur leurs forces qui ne sont pas les nôtres, et sur leurs idées neuves. Cette crise est la leur. Elle impacte leur avenir et cependant, leurs ressources ne sont pas employées. Les associations, l'Etat, les universités ont fait preuve de défiance vis-à-vis des jeunes et de ce qu'ils peuvent apporter.
Par ailleurs, en tant que musicologue, comment pensez-vous que la culture puisse se réinventer pour venir en aide au monde étudiant ? Comment pouvons-nous réinventer la culture pour dépasser tous ces éléments qui nous font peur ? De plus, les cours étant majoritairement dématérialisés, comment pouvons-nous accrocher les jeunes ? Comment éviter que des cours se déroulent en podcast avec le monologue d'un professeur pendant plusieurs heures ? D'autres Etats proposent des solutions différentes. Face à l'absence de stages, nécessaires à la formation, comment pouvons-nous compenser l'expérience acquise lors d'un stage ? Comment inciter les entreprises à accueillir de jeunes stagiaires ?