Intervention de Anne-Lucie Wack

Réunion du jeudi 22 octobre 2020 à 11h45
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Anne-Lucie Wack, présidente de la Conférence des grandes écoles :

En préambule, nous souhaitons rappeler que la Conférence des grandes écoles rassemble 216 grandes écoles (écoles d'ingénieurs, de management, d'architecture, de sciences politiques, de santé, vétérinaires, de journalisme, de communication, etc.). Ainsi, elle accueille des établissements d'une grande diversité, qui sont sous statut public, sous une tutelle du ministère français de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de lʼinnovation (MESRI) ou sous une double tutelle du MESRI et d'un ministère technique, ou encore sous statut privé. Les formes, les modèles économiques et les modèles de gouvernance de ces écoles sont donc très divers. En outre, ces 216 grandes écoles sont implantées à Paris, mais également sur tout le territoire français.

Cinq points, qui constituent des particularités du modèle des grandes écoles, et qui ont leur importance au regard du thème abordé par cette commission d'enquête et de la manière dont nous avons pu vivre et gérer la crise dans les établissements, sont à souligner.

Le premier est la question des effectifs. Les 216 grandes écoles de la CGE comptent 400 000 étudiants qui suivent pour la plupart d'entre eux des études de niveau Bac+5 (correspondant au grade de Master, qui constitue le cœur des cursus de grandes écoles). Les effectifs des grandes écoles sont donc bien plus modestes que ceux des universités.

Le deuxième point est l'importance des stages dans les cursus des grandes écoles, à la fois durant chaque année scolaire et pour la validation du diplôme, dans le cadre du stage de fin d'études. Ces stages ont dû être gérés en étroite relation avec nos entreprises partenaires, qui ont su adapter leurs modalités d'organisation et faire en sorte qu'ils puissent se dérouler d'une manière adaptée dans le contexte de la crise sanitaire.

Le troisième point est la forte ouverture internationale des grandes écoles, en matière de mobilité aussi bien entrante que sortante. L'enseignement supérieur (grandes écoles et universités confondues) accueille en moyenne 12 % d'étudiants internationaux, alors que ce taux atteint 20 % dans les écoles d'ingénieurs et près de 30 % dans les écoles de management. Ce point a dû être traité avant même le début de la crise sanitaire, dès que les premiers signes en ont été perçus. Il nous a fallu gérer les flux de mobilités entrantes et sortantes, sachant que des stages à l'international sont organisés dans nombre de cursus des grandes écoles. La question du recrutement des étudiants internationaux lors de la rentrée 2020 s'est également posée.

Le quatrième point concerne les concours et les différentes voies de recrutement, y compris après le baccalauréat. C'est la raison de la présence aujourd'hui de Laurent Champaney, qui est président de la commission Amont de la CGE, qui étudie plus particulièrement cette question.

Enfin, le cinquième point est la vie étudiante. Culturellement, la vie étudiante dans les grandes écoles est intense et organisée. Pendant la crise, elle a posé un certain nombre de problèmes. François Bouchet, président de la commission Vie étudiante sera en mesure d'en dire plus sur ce sujet.

Pour terminer ce propos liminaire, nous souhaitons souligner que les grandes écoles ont été très mobilisées dès les premiers signaux de la crise. La CGE s'est réunie en cellule de crise chaque semaine, en lien permanent avec la Conférence des présidents d'université (CPU) et de la Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs (CDEFI), ainsi qu'avec les ministères et en particulier le MESRI, afin de contribuer à l'élaboration des consignes sanitaires gouvernementales et de porter la voix des grandes écoles sur les points critiques que je viens d'évoquer.

De plus, dans ce contexte inédit, notre retour d'expérience montre que les grandes écoles ont réussi à assurer la continuité de leur mission pédagogique, au prix d'une révolution digitale accélérée – le travail prévu sur plusieurs années a été réalisé en quelques semaines, la presque totalité des enseignements ayant basculé en distanciel dès le 16 mars –, et à maintenir le lien entre les établissements et les étudiants.

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