Il est certain que l'organisation mise en œuvre dans le cadre du service de restauration induit une charge supplémentaire pour les personnels. Ils sont néanmoins soutenus, accompagnés et protégés. Rapidement, nous avons établi une relation étroite avec le ministère de l'Enseignement supérieur. Je vous assure que pendant la période de confinement, je me suis entretenue tous les deux jours avec le cabinet par téléphone pour traiter les problèmes rencontrés et y apporter des solutions. Nous avons également pu protéger nos personnels très tôt. Vous savez que nous faisons appel à une centrale d'achat alimentaire qui fournit les 26 CROUS de France. Ainsi, 80 % de nos achats proviennent de cette centrale et 20 % relèvent d'achats locaux, notamment pour les fruits et les légumes. Cette centrale nous a donc fourni très tôt tous les équipements nécessaires à la protection individuelle des personnels, notamment le gel hydroalcoolique, les masques et même des stocks de masques H1N1. D'autres fournitures nous ont ensuite été livrées grâce aux commandes que nous avons nous-mêmes réalisées et à celles du MESRI et de fait, les personnels ont toujours été protégés. Nous avons, en outre, organisé un grand nombre de comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et organisé de nombreuses actions de formation. Nos personnels de restauration sont habitués à respecter des protocoles d'hygiène et ils ont donc participé, en collaboration avec notre centre national de formation, à l'élaboration de tutoriels, d'informations, d'affiches et de formations à distance à destination des personnels de l'hébergement qui, eux, sont moins habitués aux protocoles d'hygiène, mais qu'il était néanmoins nécessaire de former, car ils étaient en contact avec les étudiants sur le terrain. Grâce à cette organisation, aucun personnel n'a fait valoir son droit de retrait et nous n'avons constaté aucune difficulté avec les représentants du personnel que nous avons rencontrés très fréquemment.
S'agissant de l'alimentation, nous sommes effectivement très attentifs aux produits achetés. Tous nos œufs, nos poulets et nos porcs sont ainsi issus de la filière Bleu Blanc Cœur, respectueuse de l'environnement. J'ai d'ailleurs été auditionnée, la semaine dernière, par deux députés sur ce sujet. Nous avons, en outre, développé des recettes végétariennes et nous nous sommes engagés dans l'opération Lundi vert.
Il est certain que les étudiants boursiers peuvent être plus précaires et plus fragiles que d'autres et qu'ils peuvent rencontrer des difficultés psychologiques. C'est pourquoi, pendant la période de confinement, nous avons développé des actions visant à les aider. Tous les CROUS disposent d'un réseau de psychologues professionnels qui interviennent en présentiel et en distanciel. De plus, nous avons des accords avec des associations estudiantines qui interviennent pour de l'écoute, notamment l'association Nightline en région parisienne. En sus de ces liens, nous pouvons compter sur le soutien du service de médecine préventive et sur celui du service social qui, lorsqu'ils repèrent un étudiant en difficulté, nous le signalent. Les assistantes sociales, au-delà de la gestion des difficultés financières, sont en capacité de détecter les difficultés psychologiques des étudiants et elles contactent alors les professionnels de santé.
Précédemment, Marie-George Buffet m'a demandé de préciser nos besoins pour qu'ils soient étudiés dans le cadre du débat budgétaire. De fait, nous avons impérativement besoin d'augmenter le nombre d'assistantes sociales. Elles sont, en effet, extrêmement sollicitées et cette situation a été exacerbée pendant la crise. Selon les CROUS, nous comptabilisons une assistante sociale pour 10 000 ou 15 000 étudiants. La région parisienne, par exemple, compte 360 000 étudiants et nous comptabilisons donc une assistante sociale pour 15 000 étudiants. Bien évidemment, tous les étudiants n'ont pas besoin de faire appel à une assistante sociale, mais leur nombre me semble, néanmoins, insuffisant. J'ai réalisé, au mois de janvier 2020, un voyage d'études à Berlin pour comparer l'organisation allemande à la nôtre. À Berlin, une assistante sociale gère 5 000 étudiants seulement et pourtant, les Allemands estiment également que les assistantes sociales et les psychologues ne sont pas suffisamment nombreux, car ils sont de plus en plus sollicités.