Intervention de Isabelle Santiago

Réunion du jeudi 29 octobre 2020 à 10h15
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Santiago, conseillère départementale du Val-de-Marne, députée :

Sur la suspension des visites, je crois vraiment qu'il faut une réponse coordonnée avec la justice, ce qui est toute la difficulté de la protection à l'enfance. Nous travaillons bien évidemment de manière coordonnée avec les services de la justice, et dans le Val-de-Marne, 90 % des mesures sont des mesures judiciaires. Je suis partisane, dans la période actuelle, du fait que les décisions de suspension des visites, si elles sont nécessaires, soient prises, et que les services agissent ensuite en coordination avec les juges pour enfants. Notre organisation, telle qu'elle est conçue, relie chaque enfant à un juge, et il nous faut contacter chaque juge afin de connaître sa décision ; sur le plan administratif, cela rend les choses plus complexes. En tout état de cause, je pense que dans les périodes de confinement, cette solution de la suspension des visites offre de l'apaisement. Néanmoins, cela pose une question de fond, qu'il nous faudra traiter ultérieurement : il y a un vrai sujet à traiter pour des enfants dont certains sont soumis à des moments très toxiques quand ils se rendent en famille le week-end. Pour différentes raisons, certains sont en vraie difficulté quand ils reviennent de visite. Cela soulève des interrogations, et nous devons être en capacité d'y répondre. Nos services vont en tout cas y travailler.

S'agissant du volet relatif aux addictions et à la prostitution, nous menons un travail de longue date, au sein du CNPE notamment. Récemment, Adrien Taquet a lancé une commission autour de la prostitution, et j'avais eu l'occasion de le voir sur ces questions, à l'époque où j'étais vice-présidente chargée de la protection de l'enfance et de la jeunesse. C'est un sujet majeur, et actuellement, la prostitution peut concerner de très jeunes mineures – nous parlons bien de très jeunes filles, qui peuvent avoir douze ou treize ans, voire onze ans ! Ce n'est pas directement l'objet de l'enquête, mais cette problématique est bien réelle, avec des ramifications complexes – des voitures Uber, qui viennent les chercher, etc.

Dans ce domaine, nous travaillons en lien avec la préfecture et la procureure. Il y a trois ans, nous avons mis en place une commission spécifique, et nous avons été parmi les premiers départements à travailler très fortement cette question en réunion transversale. Les réponses ne sont pas simples, et le confinement ajoute à la difficulté. De nouveau, nous allons être confrontés à un contexte difficile : les addictions, les jeunes qui sortent et reviennent, et qui ont potentiellement le Covid, etc. Un jeune fugueur doit néanmoins être ré-accueilli à son retour, car on ne va pas les mettre encore en plus grande difficulté. Au final, le pôle Adolescence doit faire face à ces spécificités.

Pour répondre à Marie-George Buffet sur la question du soutien de la préfecture, je constate que durant le confinement, nous n'avons pas eu de lien direct avec les services de la préfecture, et nous avons plutôt fonctionné par des passerelles – par exemple un accès avec la DASEN face à un problème rencontré avec l'éducation nationale, ou une discussion directe avec l'ARS. La préfecture ne nous a pas contactés officiellement autour des questions médico-sociales, sachant qu'en cas de soucis spécifiques, je pouvais contacter directement Adrien Taquet, avec qui un lien a été maintenu dans la période.

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