Intervention de Sandrine Mörch

Réunion du jeudi 5 novembre 2020 à 15h15
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch, présidente :

Nous reprenons nos auditions, et nous accueillons M. Sébastien Lyon, directeur d'Unicef France. Nous vous remercions de venir apporter votre éclairage sur les conséquences de la crise sanitaire sur les enfants et les jeunes, ainsi que sur les actions menées par l'Unicef en France et à l'international.

Plusieurs des personnes que nous avons auditionnées ont relevé que les enfants et leurs droits devraient être davantage pris en compte par nos politiques publiques. Ce point revient très fréquemment, et je pense qu'il ressortira dans notre rapport. De même, les jeunes ont été très peu pris en considération dans la gestion de la crise sanitaire en France, si ce n'est au début de l'épidémie, pour pointer leur rôle de vecteur, ce qui s'est finalement avéré inexact.

Nous souhaiterions avoir votre appréciation sur la prise en compte des droits de l'enfant, au regard notamment des principes et obligations consacrés par la Convention internationale des droits de l'enfant de 1989, dans la gestion de la crise sanitaire en France et à l'international.

Nous souhaiterions par ailleurs vous entendre sur les conséquences de la pandémie sur la santé physique et mentale des enfants, sur les violences dont ils peuvent être victimes, sur la continuité éducative dont ils peuvent bénéficier, ou qui a été finalement interrompue, entraînant des dégâts collatéraux à plus long terme. De même, qu'en est-il de leur environnement familial ? Les effets de la crise économique sur la précarité des familles ont une incidence directe sur les enfants.

L'Unicef a également travaillé sur les effets de la crise sur les jeunes les plus vulnérables, qu'il s'agisse des jeunes en situation de handicap, des jeunes relevant de la protection de l'enfance, ou encore des mineurs isolés. Nous sommes également inquiets de l'impact de la crise sanitaire dans d'autres pays, moins favorisés que le nôtre. Notre presse s'étant exclusivement centrée sur la France, très peu de nouvelles nous parviennent. On finit ainsi par oublier que le statut d'enfants dans une crise comme celle-ci peut être terriblement meurtrier.

L'Unicef a alerté sur la forte hausse de la malnutrition résultant de la crise du Covid-19. Elle provoque une augmentation des décès d'enfants, estimés à dix mille par mois, dont la moitié en Afrique subsaharienne. Cela n'est pourtant presque pas évoqué. L'Unicef met également en garde contre la menace que représente l'épidémie pour les filles, qui met en péril leur protection, fait reculer leur scolarisation, et a des conséquences sur leur santé.

Nous aimerions que vous nous détailliez ces nouvelles pistes que fait émerger la crise. Ces sujets sont cruciaux, car l'enfance est aujourd'hui internationale. Elle nous concerne et nous concernera.

L'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Je vais donc vous demander de prêter serment.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.