Intervention de Marie-George Buffet

Réunion du jeudi 5 novembre 2020 à 15h15
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet, rapporteure :

Beaucoup des personnes que nous avons auditionnées nous ont fait part d'un constat identique au vôtre, quant à l'absence des droits de l'enfant dans beaucoup de politiques publiques. L'enfant est traité à travers l'Éducation nationale, mais non dans toutes ses dimensions que sont sa place dans la famille, son épanouissement personnel, son accès à la culture, à la santé, etc.

Je pense qu'il est très important que nous les abordions, et je suis d'accord avec vous sur la question de l'accès aux données. Mme la présidente le souligne souvent, nous ne disposons pas d'assez de données chiffrées pour dresser un constat exact de la situation des enfants dans notre pays.

Nous avons eu connaissance de beaucoup de témoignages, portant sur l'éducation et la continuité pédagogique, à la fois d'enseignants, de parents d'élèves ou d'associations de jeunes. Les inégalités existantes ont été approfondies par toute une série de problèmes, à commencer par l'outil numérique, même si des réponses ont tout de même été apportées dans certains endroits par les départements et les associations. Il faut aussi souligner que certaines familles n'ont pas l'habitude d'utiliser les outils numériques. Elles étaient ainsi dans l'incapacité d'aider et d'accompagner leurs enfants pour les enseignements en visioconférence.

Il convient donc à la fois de fournir ces outils numériques et de les unifier. Néanmoins, n'est-il pas également nécessaire de créer un nouveau rapport entre l'Éducation nationale et les parents d'élèves pour que ceux-ci soient peu à peu associés à un apprentissage du numérique en cas de nouveau confinement ?

Ma deuxième question porte sur les hébergements. Pendant le premier confinement, les familles ont été hébergées dans ce qu'on appelle les hôtels du 115. Les familles ne peuvent y préparer la nourriture, ce qui pose des problèmes de malnutrition, mais également de coût. Il est en effet plus coûteux d'acheter des plats préparés. Enfin, être entassé dans une chambre, ou parfois dans deux chambres, ne permet pas d'offrir aux enfants les conditions nécessaires pour travailler et poursuivre leurs études.

Pensez-vous qu'il faille encore accepter cette forme d'hébergement dans les hôtels ? Ne serait-il pas possible de développer une politique de centres d'hébergement pour les familles, qui après un temps d'hébergement limité, pourraient déboucher sur l'accès au logement social ? Notre politique d'hébergement devrait être construite pour le bien-être des familles, des enfants, et des jeunes.

À la suite des auditions des associations de défense des enfants, il nous apparaissait peut-être nécessaire, avec Mme la présidente, d'inscrire dans tous les livrets scolaires une information accessible aux enfants sur le SNATED. Il serait également possible d'inventer d'autres moyens pour les informer directement de l'existence de ce numéro.

Les ordonnances de mars et de mai 2020 ont entraîné des prorogations d'office sans audition de mesures de placement, ou de mesures éducatives. S'agit-il d'un abus par rapport aux droits de l'enfant ?

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