Intervention de Sandrine Mörch

Réunion du jeudi 5 novembre 2020 à 15h15
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch, présidente :

Elle pourra également se conjuguer avec la sortie de notre rapport.

Des associations comme la vôtre, ou comme Médecins sans frontières, que je connais mieux, connaissent parfaitement les gestions humanitaires d'urgence comme le confinement. Vous savez par exemple qu'il faut favoriser l'accès à l'eau et aux toilettes partout où c'est possible. Or deux mois après le début du confinement, il n'y avait ni l'un ni l'autre dans les bidonvilles français. Pourquoi n'y a-t-il pas davantage de liens entre ceux qui disposent des connaissances nécessaires – l'aide humanitaire d'urgence est au cœur de l'action des associations internationales – et l'État ?

Nos préfets s'y sont attelés, mais ne connaissaient pas ces situations d'urgence. Or nous étions dans une véritable pandémie, telle que vous les affrontez à l'international. Je me suis donc demandée pourquoi cet échange de bonne pratique n'avait pas eu lieu. Nous aurions bien eu besoin de votre science, par exemple pour déployer la chaîne alimentaire. Nous aurions ainsi gagné trois semaines.

Je voulais également préciser que les centres d'hébergement pour les familles, qui existent déjà en France, ont pu bien fonctionner pendant cette période de crise. En effet, ils étaient structurés pour ce faire. Ils disposaient d'éducateurs, et un travail social y était mené. La situation des enfants n'y est donc pas comparable à celle des enfants placés dans les hôtels sociaux. Dans certains endroits, une continuité scolaire a existé. Beaucoup de choses positives ont eu lieu de manière épisodique sur les habitats précaires et pour les enfants qui y vivent.

Le mérite de la crise, c'est de les avoir rendus beaucoup plus visibles qu'avant. Un intérêt leur est aujourd'hui porté. À travers la continuité alimentaire, il y a également une continuité pédagogique. Nous avons une audition prévue sur cette question. Une mission avec le ministre de l'Éducation nationale devrait par ailleurs être lancée juste après celle-ci. Elle portera sur l'école pour tous, et concernera tous les enfants vivant dans les habitats précaires, dans les hôtels sociaux ou les squats.

Enfin, vous n'avez pas évoqué l'enfance à l'international. Il s'agit peut-être d'un parti pris de votre part, mais en tant qu'ancienne humanitaire internationale ayant travaillé sur des zones de guerre pendant des années, j'aurais voulu vous entendre sur ce point. Quel est l'impact de cette crise sur l'enfance dans le monde ? Je pense en effet que nous demeurons extrêmement bien lotis en France.

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