Les femmes sont surreprésentées dans l'ensemble des étudiants vivant dans la précarité. D'après les chiffres clés pour 2020 de la vie étudiante, les étudiantes sont davantage bénéficiaires de bourses allouées sur critères sociaux que les étudiants, avec des taux de respectivement 40 % et 34 % ; selon une étude de l'UNEF publiée en août dernier, les étudiantes sont plus touchées par l'augmentation du coût de la vie que leurs condisciples hommes, dépensant 524 euros de plus que les étudiants pour des dépenses liées au genre – épilation, protections hygiéniques, habillement ou médicaments par exemple. La crise exacerbe cette situation : à la veille du reconfinement, plusieurs centaines d'étudiantes de l'Université Rennes 2, qui s'approvisionnent régulièrement à l'épicerie gratuite de la faculté, ont fait la queue pour récupérer des protections hygiéniques. Des ONG qui venaient traditionnellement en aide aux mères de famille ou aux étrangers en situation précaire ont tiré la sonnette d'alarme pendant le confinement lorsqu'elles ont été contactées par de nombreux étudiants. Le constat est pour certaines sans appel : près de 70 % des étudiants aidés sont des femmes. Quelles solutions pouvez-vous proposer aux étudiantes ? Comment prendre le genre en compte dans les politiques publiques visant à résorber la précarité étudiante ?