Intervention de Frédérique Vidal

Réunion du mardi 10 novembre 2020 à 17h15
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation :

Madame Cazarian, je travaille depuis de longs mois à la création d'emplois étudiants mais le sujet est d'une extrême complexité. Les règles de la fonction publique exigent en effet que tout règlement paye un service fait. Soit on établit des contrats longs et les étudiants sont payés à l'échéance, ce qui n'est pas possible car ce peut être très tard, soit on rédige autant de contrats qu'il y a de périodes d'emploi, provoquant un enfer administratif, si bien que cela ne se fait pas non plus. Nous envisageons donc de créer un Chèque emploi étudiant sur le modèle du Chèque emploi service. Nous allons y parvenir, même si la chose est compliquée car les étudiants ne peuvent basculer dans le salariat sous peine de perdre les avantages attachés à leur statut.

Avant d'instituer une aide globale autonomie, il faut recenser toutes les aides existantes ; pour cette raison, nous commencerons par créer un guichet unique, ce qui est en soi un travail de longue haleine. Nous nous y employons depuis plus de dix-mois avec l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) et la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) et nous progressons.

Certaines banques ont accepté de reporter le remboursement des prêts étudiants et nous les y encourageons, comme nous encourageons les opérateurs de télécommunication à faire un geste en faveur des étudiants contraints de suivre des enseignements à distance, mais si nous pouvons procéder à d'amicales pressions, il nous est difficile de les contraindre à reporter le remboursement des emprunts. Aussi 32 millions d'euros sont-ils consacrés à la garantie de prêts étudiants par l'État, qui peut prendre le relais des remboursements en cas de défaut de l'étudiant emprunteur.

Madame Gaillot, je sais la difficulté particulière liée au genre, et c'est pourquoi nous avons favorisé, pendant les deux confinements, des aides de deux types : des aides alimentaires, mais aussi des aides sous la forme de produits d'hygiène de première nécessité dont certains produits à l'usage des femmes. Je suppose qu'en parlant de médicaments vous pensiez à la contraception. Grâce au produit de la contribution de vie étudiante et de campus, des centres de santé ont été installés dans les universités ; peuvent y être consultés des médecins généralistes et aussi des médecins spécialistes dont des gynécologues, ce qui a favorisé l'accompagnement des jeunes femmes, y compris par la prescription de contraception médicamenteuse. Des efforts restent à faire de ce point de vue, mais ces possibilités participent de l'accompagnement défini dans l'urgence du premier confinement et répété lors du deuxième, car nous avons constaté à quel point il est nécessaire, singulièrement pour les étudiantes dont la situation est très précaire.

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