Intervention de Frédérique Vidal

Réunion du mardi 10 novembre 2020 à 17h15
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation :

La solidarité étudiante, valeur cardinale, se traduit par un engagement au sein d'associations qui organisent le bénévolat ; ces associations étudiantes sont financées par le ministère et les établissements et il faut continuer de promouvoir leurs actions. Envisager de créer des emplois étudiants pour assurer le tutorat, ce n'est pas faire de l'assistanat. Des étudiants peuvent se permettre de le faire bénévolement et c'est très bien, mais d'autres ne pouvaient étudier que parce qu'ils avaient un complément de revenus apporté par un emploi étudiant ; il faut les aider à trouver un emploi de substitution à un « job » étudiant qui n'existe plus. Pour autant, tous les étudiants qui fournissent leur aide ne seront pas payés : les bénévoles continueront de l'être au sein des associations étudiantes, qui constatent d'ailleurs plus d'adhésions. On doit combiner cet altruisme et l'aide financière indispensable à certains en contrepartie du rôle qu'ils assument au service de leurs pairs. C'est pourquoi nous subventionnons un très grand nombre d'associations étudiantes dont les membres aident d'autres étudiants. De nombreux jeunes ne demandent qu'à aider les autres ; certains, par exemple, accompagnent des personnes âgées isolées. On ne peut opposer le besoin de bénévoles et la nécessité de créer des emplois étudiants ; les deux approches ne sont pas concurrentes.

Nous mobilisons les banques alimentaires, mais aussi des fabricants de produits alimentaires et de produits d'hygiène et de première nécessité afin qu'ils en donnent au réseau des AGORAé, épiceries solidaires gérées par des étudiants pour des étudiants. Il est plus facile d'aller dans ces locaux associatifs qu'à la Croix-Rouge ou à la soupe populaire.

La méditation de pleine conscience, comme le yoga, relève d'une pratique personnelle. Si des gens y trouvent du réconfort, c'est bien ; d'autres trouvent ce réconfort dans les concours de cuisine ou la musique. Cette pratique a fait l'objet d'une étude de psychologie clinique à l'Université de Grenoble et, à Bordeaux, une équipe de recherche s'est penchée sur les effets de la méditation de pleine conscience sur la scolarité des enfants hyperactifs. Peut-on prescrire la méditation de pleine conscience ? Je n'irai pas jusque-là, mais dans toutes les résidences étudiantes que j'ai visitées, j'ai observé que l'on propose de partager recettes de cuisine, morceaux de musique, cours de yoga ou de méditation. Je sais votre collègue Gaël Le Bohec très favorable à l'utilisation de cette pratique pour remédier à la détresse psychologique des étudiants. N'étant pas médecin, je ne me prononcerai pas.

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