En effet, nous disposons d'une liberté de contact et de parole avec les élèves, contrairement à un professeur qui exerce dans une salle de classe fermée. La liberté de parole permet également aux élèves de s'exprimer beaucoup plus facilement.
Parmi les jeunes que nous côtoyons, certains ont peur et d'autres sont un peu insouciants, bien qu'ils respectent le protocole au sein des établissements. Ce constat soulève la question de l'environnement familial dont les éventuelles angoisses rejaillissent sur la façon dont les élèves perçoivent la situation. En outre, les informations diffusées en continu sont d'autant plus anxiogènes qu'elles sont souvent contradictoires et génèrent de la confusion. Les élèves n'y échappent pas.
S'agissant du protocole, la règle des deux mètres de distanciation est complexe à mettre en œuvre parce que le brassage est important dans les lycées.
Par ailleurs, j'ai été informé de la parution du texte et de ses évolutions par un appel téléphonique. Aucune négociation, aucune concertation n'ont été engagées.
La problématique du nettoyage des installations sportives est prégnante. Les collectivités territoriales ne disposent pas d'un nombre suffisant d'agents pour assurer le nettoyage dans les conditions définies par le protocole. C'est également la raison pour laquelle de nombreuses piscines sont fermées, car elles disposent d'un très faible nombre de vestiaires individuels et les vestiaires collectifs imposent désormais un nettoyage accru. La situation est vraiment complexe.
La préservation du lien social est importante pour les élèves. Le nombre de licences enregistrées par les associations sportives a diminué de 31 % parce que les rencontres inter-établissements sont interdites. Le lien n'existant plus, les jeunes ne sont plus intéressés par la pratique. Nous sommes confrontés à une problématique similaire dans le monde fédéral.
La question des installations sportives est cruciale. Honnêtement, il est urgent de s'emparer du problème et de répondre à cette insuffisance d'installations sportives et à la vétusté de certaines d'entre elles. Ce constat complexifie considérablement la situation.
Madame la Présidente, vous évoquiez au début de la séance la question du taux de 50 % en présentiel. Nous avons sollicité cet allégement des effectifs parce que d'une part, cela permet un temps de pratique effective augmenté pour les élèves dont le nombre est réduit de moitié et, d'autre part, parce que les enseignants disposent d'une disponibilité accrue pour les relations pédagogiques. Avec des classes de trente-cinq élèves – dans les espaces dont nous disposons et dans les conditions qui sont les nôtres –, nous sommes amenés à nous attacher davantage aux aspects sanitaires (respect du protocole) qu'à l'éducation pure. Cet allègement me semble profitable mais il reste exceptionnel et lié aux conditions actuelles.