Intervention de Angeline Barth

Réunion du jeudi 12 novembre 2020 à 14h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Angeline Barth, secrétaire confédérale de la CGT :

Je souhaite d'abord saluer l'existence de cette commission d'enquête qui met l'accent sur la manière dont les enfants et les jeunes subissent cette crise.

La population des jeunes actifs étant plus sensible aux fluctuations économiques et davantage touchée par le chômage, nous estimons à la CGT que la crise actuelle doit être l'occasion de mettre aussi en place des mesures structurelles. Le premier CDI est signé en moyenne à 29 ans et auparavant, les jeunes alternent périodes d'activité professionnelle et période de chômage. De ce fait, ils seront plus durement touchés par la crise économique ; ils seront aussi les premières victimes de la réforme de l'assurance-chômage, dont je rappelle que la CGT réclame toujours le retrait. Par ailleurs, les jeunes occupent souvent des emplois saisonniers, majoritairement dans les secteurs les plus frappés par les arrêts d'embauche et par les mesures sanitaires.

Des mesures structurelles de lutte contre les discriminations en raison des origines et de l'âge devraient être prises. Il faudrait organiser un suivi de la mise en œuvre du plan jeunes dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et dans les quartiers sensibles, et même imaginer des mesures spécifiques en direction de ces populations, dont on sait qu'elles ont été davantage frappées par la crise de 2008.

Nous regrettons que les mesures décidées par le Gouvernement ne comportent pas de contreparties sociales ni de contreparties sur la masse salariale globale de l'entreprise. Certes, il s'agit de mesures d'urgence, mais elles auraient gagné à être plus structurantes. Nous craignons des effets d'aubaine, notamment s'agissant des CFA.

Pour ce qui est de l'apprentissage, nous avons porté notre attention sur les secteurs en difficulté, celui des hôtels, cafés, restaurants (HCR) et celui de la culture. Les retours sont globalement positifs puisque 90 % des objectifs ont été remplis. Toutefois, le second confinement condamne les apprentis à l'inactivité, puisque leur entreprise est fermée, ce qui pose problème pour leur parcours de formation. D'autres jeunes n'ont toujours pas trouvé de place d'apprenti, ce qui les expose au risque de sortir de formation sans qualification, sans avoir reçu ni salaire ni formation pratique, mais uniquement une formation pédagogique. Nous risquons de connaître des décrocheurs de l'apprentissage.

Les inquiétudes de la CGT concernent aussi le réseau associatif de l'enfance et de la jeunesse, par exemple les crèches ou les associations subventionnées par les caisses d'allocations familiales (CAF). Ces associations, qui jouent un rôle essentiel de structuration sociale, parce qu'elles sont implantées dans les quartiers ou parce qu'elles emploient majoritairement des femmes, sont également subventionnées par les collectivités. Nous craignons qu'elles ne soient plus une priorité, qu'elles ne perdent une partie de leurs soutiens et qu'à terme, leur champ d'intervention ne soit délaissé au secteur privé.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.