Intervention de Jean-Patrick Gille

Réunion du jeudi 12 novembre 2020 à 15h45
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Jean-Patrick Gille, président de l'Union nationale des missions locales (UNML) :

En temps normal, hors crise sanitaire, ce qui caractérise les missions locales par rapport à Pôle Emploi est qu'un jeune sur deux que nous suivons travaille à un moment ou à un autre. Nous accompagnons cette intermittence qui caractérise le marché de l'emploi des jeunes. Petit à petit, nous essayons de consolider leur parcours. Nous ne nous inscrivons pas dans un fonctionnement binaire. Ce que vous évoquez existait déjà auparavant, mais se développe puisque la précarité de l'emploi a considérablement augmenté avec la crise.

Notre mode de gestion consiste à agir selon les moyens dont nous disposons. Par exemple, dans le cadre du PACEA, nous avons la possibilité de verser aux jeunes une allocation interstitielle plafonnée à trois fois 450 euros annuels. Ce dispositif a fluctué selon le vote des députés. Nous avons connu des périodes au cours desquelles nous gérions 40 millions d'euros. Nous sommes retombés à 10 millions d'euros voici deux ans, puis nous sommes remontés à 40 millions d'euros, 60 millions d'euros et nous semblons nous diriger vers plus de 100 millions d'euros. Nous constatons que nous parvenons toujours à dépenser, mais nous gérons en fonction des moyens dont nous disposons.

Le rapport entre les missions locales et Pôle Emploi fait l'objet d'un travail depuis dix ans. Un processus de coordination, appelé « partenariat renforcé », est mis en place. Ce matin, j'ai tenu des visioconférences, département par département, rassemblant les directeurs des agences et des missions locales. Il s'agit d'une nouveauté. En revanche, une expérimentation a été votée consistant à déterminer des objectifs en commun sur les territoires, en sachant que certaines mesures sont uniquement portées par les missions locales, comme le PACEA et la Garantie Jeunes, et que d'autres sont communes, comme les emplois aidés. Toutefois, la représentation nationale peut s'interroger sur le fait de financer des dispositifs « jeunes » différents.

Le sujet de l'ASE a été peu traité, mais concerne notre actualité puisque nous avons travaillé avec les cabinets des divers ministères et finalisons un document relatif à l'amélioration des relations entre l'ASE et les missions locales, ce qui est démultiplié puisque chaque département dispose d'une marge de manœuvre. Je pense que nous pouvons apporter beaucoup sur la question de la sortie de l'ASE et des MNA qui seraient potentiellement éligibles à la Garantie Jeunes, ce qui est d'une telle complexité que nous ne le mettons pas en œuvre alors qu'il s'agit d'une piste tout à fait intéressante pour le bien des jeunes et des finances publiques.

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