Intervention de Sandrine Mörch

Réunion du jeudi 19 novembre 2020 à 11h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch, présidente :

Chers collègues, alors que les travaux de notre commission d'enquête vont bientôt prendre fin, je me réjouis d'accueillir Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et des sports, chargée de la Jeunesse et de l'engagement.

Il était incontournable de vous entendre, Madame la secrétaire d'État, sur les conséquences de la crise sanitaire sur la jeunesse, ainsi que sur les actions que déploie le Gouvernement pour accompagner les jeunes pendant cette crise. Le Président de la République l'a souligné lors d'une de ses allocutions, il est difficile d'avoir 20 ans en 2020, mais nous partons du postulat qu'être jeune, c'est aussi savoir se défendre et surmonter les difficultés. Alors oui, il faut avoir une parole constructive et les accompagner dans cette crise qui les affecte particulièrement, bouleverse leur cursus, leurs perspectives d'insertion professionnelle et leur sociabilité. Il faut tenir compte des répercussions sur leur équilibre psychologique, mais sans oublier que la période fait aussi émerger de nouvelles solidarités, intrinsèques à la jeunesse.

Comment capter cette envie d'engagement dans une période où les jeunes pourraient être tout aussi entendus et utiles que les adultes ? Il faut leur laisser la possibilité de s'exprimer, en premier lieu au sein des associations. Les nouvelles formes d'engagement s'accompagnent de nouvelles formes de réflexion. Nous avons procédé à de nombreuses auditions dans des clusters d'étudiants – le mot n'est pas très heureux – et ce qui en ressort, c'est que ce sont des réflexions que nous ne pouvons avoir, tout simplement parce que nous sommes trop âgés. Il est donc fondamental, lorsque l'on parle de politiques publiques, d'associer les collectifs de jeunes.

Le Gouvernement s'est attaché à faire du soutien à la jeunesse une priorité. Madame la secrétaire d'État, vous détaillerez le plan « 1 jeune, 1 solution ». Présenté en juillet par le Premier ministre, il mobilise un grand nombre d'outils destinés à favoriser l'insertion professionnelle des jeunes ainsi que leur engagement. La création de 100 000 nouvelles missions de Service civique, s'ajoutant aux 140 000 missions réalisées chaque année, a été annoncée. Vous pourrez nous indiquer de quelle façon cette mesure sera appliquée. Vous évoquerez sans doute la Réserve civique, mobilisée dès le mois de mars et nous direz comment vous entendez soutenir l'engagement des jeunes, sous toutes ses formes. Nous souhaiterions aussi que vous dressiez un premier bilan du dispositif « vacances apprenantes », mis en œuvre cet été et pendant les congés de la Toussaint. Ce dispositif sera-t-il maintenu, notamment lors des vacances de fin d'année ?

Lors de nos auditions, nous avons constaté que les jeunes avaient le sentiment – et ce n'est pas qu'un sentiment – de ne pas être entendus pour l'élaboration des politiques publiques qui les concernent. Ce n'est pas nouveau, mais la crise a mis en exergue ce sentiment, et le souhait des jeunes de participer et de venir en appui. Nous-mêmes, au sein de cette commission d'enquête, aurions dû nous entourer de jeunes. Ils auraient pu devenir, sinon des pilotes, du moins des interlocuteurs directs. Fort heureusement, nous en avons auditionné beaucoup sur le terrain.

Ces forces vives demeurent inemployées, alors qu'il faudrait collaborer, nous inspirer de la vision qu'ils ont de l'avenir – le leur mais aussi le nôtre –, les écouter sur des sujets auxquels nous n'entendons parfois pas grand-chose en raison de notre âge.

Cette préoccupation fait écho aux moyens dévolus aux politiques en faveur de la jeunesse et à leur coordination. La Cour des comptes soulignait voilà quelques mois dans un référé au ministre de l'éducation nationale la nécessité d'accorder plus de moyens au délégué interministériel à la jeunesse. Qu'en pensez-vous ?

Avant de vous céder la parole, je vous invite, conformément à l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires, de prêter serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.

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