Intervention de Sandrine Mörch

Réunion du jeudi 19 novembre 2020 à 15h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch, présidente :

Mes chers collègues, nous poursuivons nos journées d'audition sur les conséquences de la crise sanitaire pour les enfants et la jeunesse en abordant les enjeux du numérique éducatif. Ces enjeux ont surgi au tout premier plan pendant l'épidémie dans le cadre de la continuité pédagogique assurée pendant la fermeture des établissements scolaires mais aussi lors du déconfinement. Les circonstances ont donné l'occasion de plonger dans ce grand bain numérique – cela aurait sinon probablement été repoussé pendant encore quelques années.

Nous entendons aujourd'hui M. Michel Reverchon-Billot, directeur général du Centre national d'enseignement à distance (CNED), Mme Marie-Caroline Missir, directrice générale du Réseau Canopé de l'Éducation nationale, et, pour Régions de France, M. Kamel Chibli, président de la commission Éducation, vice-président en charge de l'éducation, de la jeunesse et du sport de la région Occitanie, et M. David Duval, conseiller.

Si l'utilisation des outils numériques à l'école n'est pas une nouveauté, elle a pris une place inédite lors du confinement afin d'assurer la poursuite de la scolarisation et de la scolarité des élèves. Ce basculement a dû être effectué dans des délais extrêmement brefs, pour ne pas dire brutaux. Il a soulevé des questions en matière d'outils disponibles et de limites techniques de ces outils – elles ne sont d'ailleurs pas seulement techniques, mais éventuellement aussi philosophiques et intellectuelles –, comme la capacité de connexions simultanées, les fonctionnalités offertes, les difficultés d'accès des familles au numérique, qu'il s'agisse de connexions internet ou d'équipement informatique – avec le risque de décrochage qui en résulte. Cela a également donné lieu à de bonnes surprises, de vraies innovations et un réel basculement vers des moyens qui ne nous quitteront désormais plus.

La formation au numérique, tant pour les enseignants que pour les élèves, demeure une question essentielle. Au cours de nos auditions, plusieurs des personnes auditionnées ont souligné que la crise sanitaire avait permis de procéder à un bond en avant dans l'utilisation du numérique. Mais dans l'urgence, les enseignants ont dû improviser et ils ont parfois utilisé des outils multiples, ce qui compliquait la tâche des élèves et de leurs parents, confrontés à une multiplicité de canaux et d'usages. Pour un jeune élève arrivant en classe de sixième, déjà confronté à la démultiplication de ses professeurs, démultiplier en plus les outils a été un casse‑tête.

Nous serions désireux de vous entendre sur les outils proposés par le CNED, par exemple « Ma classe à la maison » et les classes virtuelles qui ont pu être utilisées pendant le confinement, sur les supports et dispositifs proposés par Canopé et sur les programmes de formation des enseignants, ainsi que sur les dispositifs numériques mis à la disposition des lycéens, moins retournés dans leurs établissements lors du déconfinement et qui doivent désormais suivre leur scolarité par demi-groupes. Nous sommes très intéressés par vous entendre sur ces dispositifs et par savoir qui s'en est réellement emparé, c'est-à-dire quelles couches de la population ont pu se saisir de ces outils. Enfin, la présence de Régions de France nous donnera l'occasion d'aborder l'organisation de la scolarité dans les lycées dans le cadre de ce nouveau confinement.

Je vous invite à prendre la parole pour une intervention d'environ cinq minutes car nous avons pris du retard. Cette intervention précédera un échange sous forme de questions-réponses. Avant de vous donner la parole, je précise que l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées dans le cadre d'une commission d'enquête de prêter serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Je propose à chacun des interlocuteurs, en préambule, de lever la main droite et de dire « je le jure. »

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