Madame la rapporteure, je tiens tout d'abord à vous féliciter pour la richesse de votre travail. Deux jours après la fin du deuxième confinement et la mise en place d'un couvre-feu, votre rapport est plus que jamais d'actualité. Nous devons tirer les enseignements de cette crise sanitaire qui a mis en exergue un certain nombre de difficultés rencontrées par les jeunes, notamment les jeunes femmes – je pense en particulier aux cyberviolences sur lesquelles j'ai alerté à plusieurs reprises lors des auditions. J'y insiste : il ne s'agit pas d'un phénomène marginal ; d'après une étude du centre Hubertine-Auclert, cela concernerait une jeune femme sur cinq. J'ai récemment échangé avec les collectifs Stop Fisha et Féministes contre le cyberharcèlement : à titre d'exemple, le channel « Dossier » sur Telegram, qui se veut une boucle de partage d'images pédopornographiques, réunit plus de 240 000 personnes.
J'ai pris connaissance de vos propositions avec beaucoup d'intérêt. Vous proposez – seulement, dirais-je – de sensibiliser les jeunes et les familles aux manifestations et risques de cyberviolence. C'est essentiel, mais il ne faudrait pas oublier que ce sont avant tout les cyberharceleurs – souvent des hommes – qui sont les responsables de ces actes. Que suggérez-vous pour responsabiliser davantage les auteurs de ces violences et faire de l'internet un espace sécurisé ? Quelles mesures préconisez-vous pour soutenir et accompagner les victimes de cyberviolences ?
D'autre part, les enfants en situation de grande précarité vivent dans une insécurité peu favorable à leur épanouissement et à l'acquisition des savoirs fondamentaux. À cette insécurité s'ajoute l'instabilité, accentuée par le risque d'être expulsé. C'est pourquoi je salue tout particulièrement deux de vos propositions : interdire l'expulsion des familles vivant avec des enfants mineurs et instaurer un véritable droit à l'eau et à l'assainissement – c'est une question de dignité autant que de santé publique.