Vous connaissez tous mon engagement sur les questions liées à la jeunesse. Mon intervention sera malheureusement proportionnée à ma participation à cette commission d'enquête, dont l'étendue du rapport et des propositions montrent l'extrême richesse.
Nous n'avons pas réussi, dans la nouvelle configuration gouvernementale, à obtenir un secrétariat d'État auprès du Premier ministre ; le caractère polymorphe et en silo du travail sur la jeunesse rend les choses extrêmement compliquées. On aurait vraiment besoin d'une instance qui dispose de ramifications locales et fasse remonter non seulement des données quantitatives, ce qui permettrait d'affiner les indicateurs, mais aussi des informations qualitatives, afin de s'assurer de la bonne déclinaison sur le terrain des plans très ambitieux décidés à l'échelon national, comme le « plan jeunes » inclus dans le plan de relance. À cet égard, votre proposition de création d'un observatoire me paraît essentielle.
Pour ce qui concerne le RSA, il est vrai que l'État doit être à la hauteur pour accompagner ces jeunes qui ne sont pas encore autonomes, à tous points de vue, et qui ne sont pas complètement formés – le diplôme étant la meilleure arme contre le chômage. On a vu les biais que peut avoir le RSA dans certains territoires – je pense que Mme Buffet en conviendra. Nous devrions avoir pour ambition de donner aux jeunes les meilleures armes pour démarrer dans la vie, en garantissant aussi bien leur autonomie que leur insertion. De ce point de vue, le RSA n'est pas une solution ; il faut être beaucoup plus ambitieux en matière de garantie jeunes, aller plus loin pour ce qui est des degrés de prise en charge et d'accompagnement – car nous nous devons d'accompagner ces jeunes, qui en ont vraiment besoin.
Enfin, ce qui me paraît essentiel, c'est la médecine scolaire et, plus généralement, la problématique de la santé. Là aussi, il faudrait être beaucoup plus ambitieux. Si beaucoup de choses ont déjà été faites, il y a encore nombre de problèmes à régler : les listes d'attente pour accéder aux centres médico-psychologiques ou médico-psycho-pédagogiques, la difficulté à trouver des médecins scolaires… Posons-nous donc les bonnes questions : dans les territoires où la précarité est forte, les problèmes de santé sont vraiment trop importants pour qu'on puisse aller beaucoup plus loin.