Intervention de Gaël Le Bohec

Réunion du mercredi 16 décembre 2020 à 15h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGaël Le Bohec :

Madame la rapporteure, bravo ! Je suis venu dans cette commission car sa thématique m'était chère, et je ne doutais pas, compte tenu de votre expérience passée, que nous allions vivre de bons moments. Si nous n'avons pas pu tous participer aux auditions du fait de nos contraintes d'agenda, je tiens à souligner la très grande qualité des intervenants et la richesse de ces auditions qui nous ont beaucoup appris. Je vous félicite également pour la remarquable diversité des personnes auditionnées.

Je soutiens dans l'ensemble votre rapport, qui est fidèle aux auditions que nous avons menées. L'objet de la commission était de mesurer et de prévenir les effets de la covid-19 sur la jeunesse. Or je ne peux cacher une petite déception concernant la question de la prévention. Je souhaitais que l'on insiste sur ce point, même si la culture française s'intéresse moins aux causes qu'aux conséquences. S'il est indispensable d'accompagner les jeunes en difficulté, il y a aussi, fort heureusement, une majorité de jeunes pour qui cela se passe bien : il faut aussi s'occuper d'eux, faire de la prévention à leur égard, afin de leur donner les outils pour qu'ils ne connaissent pas les difficultés que d'autres vivent. Des expériences sont menées dans des écoles, des collèges, des lycées, des universités, et cela fonctionne bien : je suis donc assez surpris que si peu de propositions concernent la prévention. Il me paraît important d'aborder cette question au sujet des rythmes scolaires, de l'adaptation des programmes, du numérique, de l'ouverture à l'école, de l'écoute et de la médiation.

La santé mentale sera le premier poste de dépenses de santé dans dix ans : j'aurais aimé que la prévention dans ce domaine soit davantage prise en compte. Le ministre, que nous avons reçu en octobre, a annoncé une expérimentation large et dans les plus brefs délais de la pleine conscience à l'école. Je regrette toutefois que nous n'ayons pu auditionner des chercheurs français de renom, comme Rebecca Shankland, qui était pourtant prête à venir. Madame la rapporteure, vous pourrez constater que cette expérimentation donne des résultats extraordinaires, en particulier dans votre département, puisque cette pratique contribue à réduire les inégalités à l'école en permettant aux enfants qui en ont le plus besoin de rattraper le niveau de la classe.

Parmi les aspects positifs, vous avez relevé, en page 69 de votre rapport, le travail de terrain accompli par l'excellent observatoire régional de la jeunesse de Bretagne, dont l'objectif est de suivre l'ensemble des jeunes. Je suis toutefois un peu déçu que vous proposiez de créer un observatoire du décrochage plutôt que de la persévérance scolaire, comme l'on fait nos collègues du Québec : le but doit être de maintenir le maximum de nos jeunes à l'école, plutôt que de s'occuper seulement de ceux qui décrochent.

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