Intervention de Maud Petit

Réunion du mercredi 16 décembre 2020 à 15h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaud Petit :

Je tiens à vous féliciter, madame la rapporteure, pour le travail que vous avez accompli. Nous vous avons accompagnée et soutenue dans votre proposition de créer cette commission. Quatre-vingt-seize heures d'auditions ont permis d'aboutir à ce rapport conséquent. Le constat est très simple : de nombreuses difficultés et carences existant au niveau de nos politiques publiques ont été aggravées par la crise sanitaire.

Quelques points positifs sont à noter, comme la formidable solidarité dont ont fait preuve les Français dans ces moments difficiles, ainsi que le renforcement des liens familiaux. Cela fait plusieurs mois que nous souhaitons intégrer l'intérêt de l'enfant et des jeunes dans nos politiques publiques, raison pour laquelle nous avons adopté, l'année dernière, la résolution de notre collègue Florence Provendier, dont c'était l'objet.

Si nous ne savons pas systématiquement aller vers ces jeunes, il faut se souvenir qu'ils viennent parfois vers nous. J'ai eu l'occasion de rencontrer Nollan Ducloux, président de l'association Jeunes de France, qui souhaite s'inspirer des conseils municipaux des enfants ou des jeunes pour faire la même chose au niveau du Parlement. Il souhaite être régulièrement auditionné par nous pour pouvoir porter la parole des jeunes : c'est une demande que nous devons entendre. De même, Hakaroa Vallée, qui se bat pour la reconnaissance des maladies chroniques, est venu nous solliciter pour faire réécrire le SIGYCOP. Les jeunes savent venir vers nous si nous ne leur prêtons pas suffisamment attention. Il faut donc ouvrir les portes.

J'exprimerai par ailleurs plusieurs regrets concernant cette commission d'enquête. Tout d'abord, la santé mentale est un véritable problème dans notre pays, aggravé par la crise sanitaire. Nous n'y accordons pas suffisamment d'attention, ni à l'accompagnement des personnes touchées par ces maux. Nous devons impérativement nous pencher sur cette question.

Le deuxième regret concerne les violences intrafamiliales. Si nous savons que les violences physiques et psychologiques ont augmenté pendant les périodes de confinement, nous ne savons rien sur les violences sexuelles. Nous ne sommes pas capables de dire si elles ont été plus nombreuses ni quels enfants ont pu être concernés.

Troisième regret, il aurait fallu ajouter dans le rapport une communication rappelant l'interdiction, depuis juillet 2019, des violences éducatives ordinaires. Nous ne mettons pas suffisamment l'accent sur ce sujet. Je rappelle que les violences éducatives ordinaires, appelées communément fessées ou gifles, qui comportent aussi une dimension psychologique, sont le terreau de la maltraitance. Si on ne l'indique pas clairement en amont, on aura toujours à déplorer des cas de maltraitance.

Enfin, mon dernier regret concerne l'outre-mer. Même si nous avons évoqué la situation des étudiants ultramarins, tout comme celle des étudiants étrangers présents sur notre territoire au moment des confinements, nous ne sommes pas allés voir dans le détail ce que les enfants, les jeunes et les jeunes adultes ont vécu dans les territoires ultramarins. À chaque fois que j'ai posé des questions sur ce point, les réponses qui m'ont été données, quand il y en avait, étaient très lacunaires : je le déplore. S'il est encore possible de noter cela dans le rapport, je vous en saurai gré.

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