Intervention de Marie-George Buffet

Réunion du mercredi 16 décembre 2020 à 15h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet, rapporteure :

Je vous remercie toutes et tous une nouvelle fois pour votre participation et votre apport à cette commission d'enquête.

Vous m'avez demandé quelle serait la première mesure à appliquer. Il en est une qui me paraît évidente : demander un rendez-vous en urgence au président de l'Assemblée nationale afin de créer une délégation aux droits de l'enfant. Tous les groupes doivent se réunir pour faire cette demande, que nous devons rendre publique, parce que cela nous permettra de poursuivre le débat – nous ne sommes pas d'accord sur tout, mais ce n'est pas grave – et d'inspirer des propositions de loi et des projets de loi à l'Assemblée nationale. J'ai vu ce que la délégation aux droits des femmes nous a apporté : sans elle, il n'y aurait pas eu la loi abolitionniste, il n'y aurait pas eu la première loi contre les violences faites aux femmes. C'est vraiment un élément moteur au sein de l'Assemblée. Mobilisons-nous début janvier, de façon pacifique, afin d'insister fortement sur la création de la délégation aux droits de l'enfant.

Ensuite, il faut une mobilisation réelle des services sanitaires, notamment des psychologues et des psychiatres, au niveau des premières années d'université. Des moyens doivent être dégagés pour accompagner ces jeunes qui sont les plus touchés par l'anxiété liée à la disparition des rapports sociaux à l'entrée à l'université. Il faut être très vigilant sur cette question : c'est ma principale inquiétude.

Par ailleurs, nous devons obtenir un observatoire des données. L'enfance et la jeunesse relevant de différents ministères, nous n'avons pas de données suffisantes pour examiner, par exemple, s'il y a eu progression ou non des violences intrafamiliales.

Je ne classerai pas ces quatre-vingts propositions par ordre d'importance. Il est vrai qu'elles sont d'ampleur différente. Veiller à une meilleure communication à destination des jeunes et des enfants en cas de crise, cela ne nécessite pas des millions d'euros : cela demande de réfléchir à la cible, à la teneur du message, etc. Certaines propositions ne demandent pas beaucoup de moyens.

S'agissant de la coopération, beaucoup d'exemples démontrent que l'éducation nationale doit ouvrir grand ses portes et travailler avec d'autres partenaires : c'est important pour l'éducation nationale elle-même et surtout pour le bien des enfants et des jeunes.

La prévention apparaît dans plusieurs propositions, notamment sur le suivi sanitaire des enfants en cas de crise. Concernant le plan de continuité, je pense qu'il est encore possible de l'ajouter au rapport, car cela me semble très précis, très concret. De même, il faudrait ajouter la notion de culture – nous avons, il est vrai, beaucoup travaillé sur le sport.

J'ai essayé de faire des propositions qui tenaient compte de nos auditions. Je souhaite que notre démarche soit positive et privilégie la formation et l'emploi. Toutefois, je peux comprendre que des associations, constatant l'extrême précarité des jeunes, nous demandent d'agir tout de suite et proposent la création d'un RSA pour les jeunes.

Le secrétaire d'État chargé de l'enfance a déjà demandé à me rencontrer. Il faut entamer un dialogue avec tous les ministères concernés – nous avons d'ailleurs reçu les quatre ministres – pour voir avec eux quelles propositions pourraient être appliquées ou travaillées. Je ferai ce travail, en janvier, avec Mme la présidente et tous ceux qui souhaiteront y participer, de rencontre avec les différentes institutions ministérielles. Si nous obtenons la création de cette délégation, nous pourrons de nouveau recevoir les principales associations pour faire le travail avec elles également.

J'ai pris note des autres propositions. J'espère qu'avec la délégation, nous aurons l'occasion de débattre de toutes les nouvelles propositions que vous avez faites. Nous allons l'obtenir, cette délégation !

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