Intervention de Cédric Dugardin

Réunion du mercredi 10 juin 2020 à 11h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Cédric Dugardin, président-directeur général de Presstalis :

Arrivé en février, je ne porterai aucun jugement sur la gouvernance passée. Le plan de restructuration mis en place est drastique, avec une refonte complète de l'organisation et de la manière d'envisager le marché. Sans Presstalis, pas de quotidien et quasiment pas de « flux chauds ». Presstalis est le seul à pouvoir le faire. Il a laissé croître dans son ombre un concurrent qui a prospéré sur des flux froids, sur des barèmes différents, alors que Presstalis portait l'essentiel des coûts.

Pour l'avenir, le plan de restructuration est recentré sur les flux chauds : quotidiens, magazines d'actualité comme Le Canard enchaîné et Paris Match. Notre stratégie de court terme est de créer une nouvelle messagerie sur des bases saines, avec des barèmes définis avec l'Autorité de régulation des communications, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP). À moyen terme, l'ouverture à la concurrence en 2023 et la baisse tendancielle et chronique du volume de papier mettent la filière en difficulté. Nous sommes favorables à un adossement de Presstalis à un acteur de la logistique ou de la distribution pour pérenniser le système.

La presse écrite s'est plutôt bien portée pendant le confinement : les quotidiens, en dehors de l' Équipe et de la presse hippique, ont plutôt eu des volumes stables, voire en augmentation.

Notre objectif est de sécuriser les flux financiers pour les éditeurs, afin d'éviter un nouveau naufrage. Ce redressement judiciaire, avec la création d'une nouvelle entité, permettra d'apurer le passif de Presstalis, qui repartira sur des bases saines.

Nous avons demandé la liquidation sans période d'observation ni poursuite d'activité pour les sociétés SAD et Soprocom en l'absence d'accord entre la coopérative des quotidiens et celle des magazines. Une poursuite d'activité aurait entraîné un coût de 20 millions d'euros. 515 salariés sont concernés par cette liquidation. La coopérative des quotidiens inclut dans son offre une enveloppe de bonification des enveloppes de garantie des salaires (AGS) de 38 millions d'euros, dont la moitié pour le niveau 1 et l'autre pour le niveau 2. Nous avons commencé les discussions avec des dépositaires indépendants ou des logisticiens en région intéressés par la reprise des activités de dépositaire. Nous privilégierons les candidatures permettant de reprendre le plus grand nombre de salariés. Les lettres d'intention font état de plus d'une centaine de postes ouverts ; nous espérons parvenir à 120 ou 130.

Nous ne sommes pas opposés à la SCIC proposée par les salariés de Lyon et Marseille. Les discussions sont en cours entre les organisations syndicales et la coopérative des quotidiens et les Messageries lyonnaises de presse (MLP). Si un accord est trouvé, nous serions disposés à confier le mandat de dépositaire de Lyon et celui de Marseille à ces entités, sous réserve que les conditions soient acceptables.

La situation de la régie n'est pas satisfaisante. Sur les 10 000 points de vente précédemment livrés, 1 116 ne sont pas livrés à Lyon et Marseille et 1 000 à 1 200 le sont partiellement, en fonction des blocages. La Corse n'est pas livrée en quotidiens depuis près de deux mois.

L'important est de trouver un maximum de repreneurs pour les ex-salariés de la SAD et et de la Soprocom. Pour le niveau 1, nous recourons essentiellement à des mesures d'âges et des départs volontaires, avec très peu de licenciements contraints.

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