Dans un contexte de crise des vocations pour l'exercice du métier de professeur des écoles, en particulier dans certaines académies, la réponse au besoin de considération sociale et financière, et de soutien à l'institution, est cruciale et attendue par les personnels de direction.
Cette proposition de loi a l'avantage de tracer des perspectives d'amélioration concrètes : délégation d'autorité académique et création d'un emploi fonctionnel assorti d'un avancement accéléré et d'une meilleure indemnisation, décharge au-delà d'un seuil de huit classes, fin des contraintes liées aux activités pédagogiques complémentaires (APC) souvent pratiquées aux dépens de la pause méridienne, référent spécifique pour les directeurs d'école au sein des services départementaux, aide de conciergerie ou administrative par convention avec la collectivité et simplifications administratives concernant les élections de parents et le PPMS.
Les auditions ont mis en lumière la nécessité de prendre en compte l'ensemble des situations, que le directeur d'école exerce en milieu urbain ou rural dans une école sans spécificité particulière ou accueillant des publics plus fragiles. De fait, les difficultés se sont bien accrues partout.
Le dialogue social en cours et le travail effectué avec le ministère doivent aboutir sans doute à mieux clarifier la forme que doit prendre l'aide administrative requise, peut-être par la création d'un corps d'auxiliaires administratifs de catégorie C. Il s'agit aussi de définir toutes les améliorations possibles par le biais de la simplification des procédures afin que la paperasse empiète beaucoup moins sur le travail de première ligne du directeur d'école qui réside dans le lien direct qu'il entretient avec les familles et les élèves auxquels il peut enseigner.
Un point n'est pas abordé, alors que l'année scolaire avait débuté par le tragique suicide de Christine Renon, celui du suivi médical inexistant des personnels de l'éducation nationale, hormis la visite initiale. Certes, on manque de médecins du travail, mais il convient de s'attarder sur cette question pour améliorer au minimum la vigilance et la prévention face aux détresses pour partie professionnelles.
Le groupe du Mouvement démocrate et apparentés proposera quelques pistes d'approfondissement et rappelle son attachement au principe du directeur d'école, primus inter pares, sans autorité hiérarchique sur ses collègues, principe que ne remet pas en cause la proposition de loi.
Ce texte doit encore être amélioré grâce à un dialogue social qui doit se poursuivre et une clarification est nécessaire entre ce qui relève du règlement et de la loi.
Nous rappelons notre profond soutien au corps des directeurs d'école, tout particulièrement dans la situation de crise liée au covid-19, durant laquelle on voit ressurgir parfois un « prof bashing » avec l'évocation de « professeurs décrocheurs » alors que le problème ne concerne qu'une minorité de personnels. Notre pays a besoin qu'on fasse pleinement confiance à son école et ses directeurs d'école.