Intervention de Béatrice Descamps

Réunion du mercredi 17 juin 2020 à 9h35
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Descamps :

Le directeur d'école est un maillon incontournable de notre système éducatif qui doit unir les différents membres d'une équipe éducative. Or la lourdeur de ses tâches quotidiennes n'est pas reconnue et il manque cruellement de temps. Je veux ici saluer le travail chronophage réalisé par chacun d'eux.

Madame la rapporteure, je vous remercie de nous donner la possibilité de débattre sur ce sujet, ô combien important tant pour les directeurs que pour l'avenir de notre école. Lors de l'examen de la loi pour une école de la confiance, nous étions plusieurs à demander une véritable reconnaissance de la fonction de directeur d'école ainsi que les moyens qui lui sont dus.

Nous sommes toutefois réservés sur certains points, dont la création d'un emploi fonctionnel de directeur d'école qui n'est pas exempt d'inconvénients en imposant au directeur une obligation de mobilité, la stabilité d'une direction allant de pair avec le bon fonctionnement d'une école.

Les directeurs d'école souhaitent avant tout bénéficier de plus de temps pour mener à bien leurs missions essentielles dans le pilotage de leur école au profit de la réussite de leurs élèves. Libérer efficacement du temps aux directeurs d'école peut se concevoir, soit en augmentant les décharges d'enseignement, soit en fournissant une aide administrative.

Chaque directeur d'école devrait bénéficier d'un quart de décharge d'office. Or le texte ne traite que les établissements de plus de huit classes, ce qui exclut la majorité des écoles. Ne pénalisons pas les élèves qui fréquentent nos écoles rurales.

L'aide administrative ne devrait pas provenir des communes ni d'un engagement du directeur à piloter le périscolaire, car cette aide dépendra des capacités financières de celles‑ci, alors que les directeurs d'école doivent bénéficier d'aides partout sur le territoire. C'est donc à l'État de financer une auxiliaire administrative, d'ailleurs souvent à temps partiel. Malheureusement, l'amendement que je souhaitais présenter à ce sujet a été jugé irrecevable.

Si les directeurs doivent impérativement être déchargés d'une partie de leurs nombreuses tâches administratives officielles et de toutes celles qui viennent s'ajouter, nous sommes très réservés quant à la suppression des élections de parents d'élèves dès lors qu'une liste unique serait présentée : cela reste pour nous un moment de démocratie.

Les remarques et les interrogations évoquées motivent le dépôt de certains amendements, dans un esprit évidemment constructif et bienveillant. Aussi, nous mesurons la frustration du législateur sur les sujets d'éducation dont les réformes sont largement du domaine réglementaire, nous empêchant d'agir sur l'indemnité des directeurs d'école ou sur leur décharge d'enseignement. Toutefois, ce texte a le mérite d'ouvrir le débat et il peut constituer un pas en avant pour les directeurs d'école. Aussi la position de vote du groupe UDI et Indépendants dépendra-t-elle de la tournure des débats.

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