Nous proposons, quant à nous, de supprimer purement et simplement l'article 1er, sans réécriture ! Donner aux directeurs et aux directrices d'école une délégation de l'autorité académique ou les rendre décisionnaires lors des débats bouleverse complètement le fonctionnement de l'école primaire. En effet, si le directeur ou la directrice préside le conseil d'école, il n'est pas décisionnaire : il assure la coordination nécessaire entre les maîtres, anime l'équipe pédagogique et veille au bon déroulement des enseignements. Cette proposition de loi nie l'importance du collectif de travail et ravale les instances démocratiques de l'école au rang de simples conseils.
Le SNUIPP-FSU, syndicat majoritaire dans le premier degré, analyse ainsi l'article 1er : « Même si le mot "statut" n'est pas prononcé, c'est bien l'autorité du directeur ou de la directrice d'école dont il est question. La "délégation de l'autorité académique" et l'affirmation que le directeur a autorité sur les personnels définissent le cadre d'exercice de la fonction en l'inscrivant, d'une certaine manière, dans la chaîne hiérarchique avec un pouvoir décisionnel affirmé. » Attachés au fonctionnement collectif et démocratique de l'école, nous demandons donc la suppression de cet article.
J'ajoute, madame la rapporteure, que l'absence de syndicats de directeurs n'a rien d'étonnant : ces derniers étant des enseignants, ils adhèrent aux syndicats d'enseignants.