Je défendrai ultérieurement un amendement visant à préciser le champ de la délégation de l'autorité académique. Il ne saurait donc être question de supprimer cet article.
Oui, monsieur Larive, c'est bien de l'autorité du directeur qu'il s'agit. Mais cette autorité n'implique pas forcément l'exercice d'une contrainte qui, dans le cadre d'un travail collectif, est toujours un aveu d'échec. En l'espèce, l'autorité oblige celui la détient à faire preuve, non pas d'autoritarisme en imposant ses décisions, mais de ses qualités d'écoute et d'animation pour ouvrir des perspectives, impulser une dynamique collective de projet et aider les acteurs concernés à s'y investir. Cette autorité est réclamée par les élèves, par les parents et, souvent, par les collègues du directeur, qui doit pouvoir être le garant du bon climat scolaire dans le respect de la collectivité qu'il anime.
Le directeur doit être en permanence constructif, faire respecter le cadre institutionnel et rappeler les droits et obligations des élèves et des adultes. L'autorité que l'enseignant exerce au sein de sa classe n'est pas remise en cause par l'autorité que le directeur d'école exerce au sein de l'école : l'un et l'autre doivent rappeler, dans leurs domaines respectifs, les limites à ne pas dépasser. Comme l'indique Philippe Perrenoud, sociologue, « diriger une école n'est pas un exercice solitaire. Quand on pilote seul, on ne pilote rien. La réalité du terrain est bien celle d'un travail d'équipe dans le cadre collectif. L'autorité du directeur est influence plutôt que contrainte et persuasion. »
Madame Faucillon, j'ai noté que vous souhaitiez, en fait, discuter du contenu de la délégation d'autorité ; nous y reviendrons plus loin.
J'émets donc un avis défavorable à ces amendements de suppression.