Pour le bon fonctionnement de l'école, il n'est pas nécessaire que le directeur soit délégataire de l'autorité académique ni qu'il soit décisionnaire. L'école primaire se distingue précisément par son fonctionnement démocratique : le conseil des maîtres réunit l'ensemble des maîtres et maîtresses affectés à l'école, des remplaçants exerçant dans l'école et des membres des réseaux d'aides spécialisées – quand ces derniers n'ont pas été supprimés en raison du manque de postes dans le premier degré. Les décisions sont prises par l'ensemble de l'équipe. Le conseil d'école réunit, en plus, les représentants élus des parents d'élèves, le maire et un conseiller municipal et le délégué départemental de l'éducation chargé de visiter l'école. L'inspecteur de l'éducation nationale de la circonscription assiste de droit aux réunions.
Ce système démocratique de travail collectif fonctionne bien ; il en a fait la preuve ces derniers mois, depuis la fermeture des écoles. Le ministre de l'éducation nationale s'est même félicité de la continuité pédagogique organisée par les enseignants et de leur mobilisation. Sud Éducation explique que « cette volonté d'ajouter toujours plus de hiérarchie et de management nuira aux conditions de travail et ne répondra en rien aux besoins des personnels et des élèves ».
Il existe bien des problèmes – tâches administratives trop lourdes, injonctions contradictoires, décharges et formation insuffisantes, rémunération faible et manque de soutien de l'institution –, mais ce n'est pas en transformant les directeurs et les directrices en managers qu'ils disparaîtront : ce sont les moyens dont ils disposeront qui leur permettront d'assurer pleinement leurs missions.