Lors de la consultation organisée par le ministère de l'éducation nationale en novembre 2019, les directrices et les directeurs d'école ont déclaré, pour 83 % d'entre eux, que les tâches administratives étaient ce qui leur prenait le plus de temps. Ils souhaitent donc obtenir du soutien pour mieux se consacrer à leur cœur de métier et se concentrer davantage sur le « suivi collectif des élèves, le travail en équipe et l'élaboration des dispositifs d'aide ».
Ce n'est pas ce qui est proposé ici : la décharge de classe s'accompagne en effet de l'introduction de missions nouvelles pour les directrices et les directeurs, dont certaines sont extérieures au fonctionnement de l'école, comme celles qui concernent la formation. Des missions de coordination des Pôles inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL), ou ayant trait aux Réseaux d'éducation prioritaire (REP), aux Réseaux d'éducation prioritaire renforcée (REP+) et aux Regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) leur sont confiées alors qu'elles relèvent d'autres personnels de l'éducation nationale – inspecteurs de l'éducation nationale ou coordinateurs REP. En définitive, en échange d'une décharge totale de classe pour les écoles de huit classes au moins, tous les directeurs et les directrices verront leur charge de travail s'alourdir considérablement, tandis que d'autres personnels seront privés de leurs missions. Nous craignons donc que votre projet soit de transférer aux directeurs et aux directrices les compétences d'autres personnels dont les postes pourraient tout simplement être supprimés.