Intervention de Sylvie Tolmont

Réunion du mardi 8 septembre 2020 à 18h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Tolmont :

La rentrée scolaire que nous souhaitions la plus normale possible se déroule dans un contexte de plus en plus instable d'un point de vue sanitaire. Une semaine après la reprise, déjà 28 écoles et 262 classes sont fermées.

Le protocole établi en juillet, à un moment où le risque de contamination déclinait, n'a été que légèrement remanié depuis et semble peu adapté à la hausse des contaminations que nous connaissons à l'heure actuelle. Nous réitérons donc notre demande faite depuis avril que les masques, dont le coût ne sera pas compensé par la hausse de l'allocation de rentrée scolaire, soient fournis gratuitement aux familles, comme c'est le cas en Grèce ou en Italie. Il s'agit là d'une mesure en faveur du pouvoir d'achat et de l'équité. Face aux légitimes inquiétudes des parents et des enseignants, nous regrettons une décision prise sans concertation et l'absence de mesures fortes. Tout n'est certes pas question de moyens, mais sans moyens, l'école ne pourra pas relever les défis que lui impose cette pandémie. Or, elle reste la grande oubliée du plan de relance.

En juin, le Parti socialiste a présenté vingt-neuf propositions très concrètes pour traiter de la difficulté scolaire. Je vous avais interrogé en séance en juillet pour connaître les moyens financiers, humains et matériels débloqués pour compenser, à la rentrée, le décrochage scolaire dû au confinement. Malheureusement, nous ne pouvons que constater que le Gouvernement ne prend visiblement pas la mesure des enjeux et nous sommes très inquiets des signaux qui remontent de tous les territoires. L'accompagnement individualisé nécessaire pour gérer la masse des élèves décrocheurs se fera à moyens constants et sans les professeurs supplémentaires nécessaires pour répondre aux objectifs assignés à notre école dans ce contexte. Or, l'école a davantage besoin de renforts exceptionnels de personnels spécialisés comme les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED), de différenciation pédagogique, d'effectifs réduits dans toutes les classes, donc de plus de maîtres, que du maintien idéologique d'évaluations standardisées, largement remises en cause et anxiogènes pour les élèves dans ce contexte de reprise.

Je souhaite particulièrement appeler votre attention sur la situation de l'enseignement professionnel qui concentre un taux de décrochage massif. Quelles mesures spécifiques allez‑vous prendre pour cette filière qui recrute plus que les autres au sein des classes populaires ?

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