Intervention de Elsa Faucillon

Réunion du mardi 8 septembre 2020 à 18h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Vos propos introductifs semblent passer à côté du caractère particulièrement inédit de cette rentrée scolaire, à double visage. D'un côté, on assiste au bonheur des enfants de retrouver leurs camarades de classe et l'apprentissage en commun, les personnels sont mobilisés et extrêmement attentifs au niveau de connaissance des enfants. De l'autre, il s'agit d'une rentrée pleine d'inquiétudes et de doutes en raison de la crise sanitaire, évidemment, mais aussi en raison des inégalités qui se sont accrues pendant la période de confinement et des situations sociales des familles qui se sont considérablement dégradées au fil des mois.

Il y a quelques jours, vous vous êtes adressé au personnel de l'éducation nationale en appelant à une rentrée normale ou du moins la plus normale possible. J'aimerais savoir en quoi consiste la normalité. En cette rentrée, les classes comptent toujours trente-trois élèves au lycée, les classes de CP en réseau d'éducation prioritaire + en comptent dix-sept ou dix-huit, qui ne tiennent pas dans les locaux que les villes ont organisés pour des classes de douze. Ce sont des retards d'affectation, des emplois du temps à trous géants sans compter la réforme du lycée et du baccalauréat et désormais la question du masque dont la fourniture imparfaite semble appeler les personnels à la débrouille.

En cette rentrée, il faut du temps et des moyens pour analyser les effets du confinement afin d'avancer sereinement. L'éducation nationale couve un malaise profond et j'ai le sentiment que vous ne le voyez pas, un malaise profond comme cela a pu être et comme c'est toujours le cas à l'hôpital. Les enseignants et les personnels le répètent : ils sont confrontés à des problèmes de ressources humaines, de manque de moyens et d'organisation. Pourtant, après la rentrée et des comptages extrêmement précis, cette semaine encore, on constate qu'il n'y aura pas de création de classes de CP, alors que trois CP de l'école tournent à seize ou dix-sept. Encore une rentrée où l'on charge les classes de CM2 à trente ! Monsieur le ministre, en quoi consiste le plan de relance pour l'éducation nationale en cette rentrée ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.