Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du mardi 8 septembre 2020 à 18h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports :

Je vais essayer d'être plus concis que précédemment – à la satisfaction générale, je l'espère –, quitte à ce que certaines réponses renvoient à des approfondissements futurs, sachant que, par définition, je suis à la disposition de la représentation nationale sur chacun de ces points.

Vous avez raison, madame Anthoine, de distinguer entre l'élève décrocheur et le semi-décrocheur, c'est‑à‑dire entre ceux dont nous n'avons plus de nouvelles et ceux dont nous n'avons que peu de nouvelles et qui ont, parfois, été très fragilisés par la crise.

Des études commencent à s'affiner. Après les premières estimations réalisées pendant la crise – au cœur de la crise, devrais-je dire, car nous sommes encore dans la crise –, nous disposons de quelques éléments consolidés, dont une étude de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), assez précise sur ces sujets et à laquelle je vous renvoie.

L'OCDE, aujourd'hui même, a livré une comparaison internationale sur ces questions, avec des appréciations plutôt positives pour la France, relevant nos forces et nos faiblesses, mais insistant malgré tout sur certains de nos atouts.

Nous obtiendrons, au cours des prochains mois, des précisions sur le déroulement de la rentrée. Il sera essentiel de prendre la mesure, d'une part, du retour physique des enfants à l'école, d'autre part, des retards pris par certains. Les évaluations de début d'année scolaire nous seront très utiles pour ce faire. Entre maintenant et la fin de l'année civile, nous disposerons donc d'études supplémentaires. Comme vous le savez, notre DEPP est très outillée pour mener à bien de telles études. La première que j'évoquais est assez précise et confirme les pourcentages que j'avais commencé à donner au cœur de la crise.

Monsieur Kerlogot, je vous remercie de vos propos sur la loi pour l'école de la confiance. Vous remarquiez que les mesures étaient nombreuses. Cela me rappelait certains reproches de vacuité que nous avions entendus de la part de certaines oppositions lors de son examen. Désormais, la critique inverse nous est adressée, dont M. Juanico se faisait, d'une certaine façon, l'écho lorsqu'il soulignait que la circulaire de rentrée était très fournie. Le décret du 5 août nous permet effectivement d'être opérationnels sur la question des seize-dix-huit ans.

Mais votre question portait sur le prérecrutement qui entre dans une nouvelle année. C'est un sujet que nous avons abordé aujourd'hui même lors de la réunion entre les recteurs et le Président de la République. Nous y avons, en effet, évoqué la capacité de renouer avec la très belle tradition républicaine de faire de la fonction professorale un facteur d'ascension sociale et de diversité sociologique – des professeurs en particulier, et des fonctionnaires en général. Nous articulerons cet outil du prérecrutement avec ce que nous avons dit sur le dispositif « Cordées de la réussite » afin de retrouver la capacité à repérer, dès le collège, des enfants capables de se destiner au professorat et à les amener, par un cheminement composé de bourses, de tutorat et de parcours de réussite, à la fonction professorale.

L'an dernier, sauf erreur de ma part, ils étaient 1 500 prérecrutés. Je n'ai pas les chiffres sous les yeux. Je cite ce chiffre sous contrôle du directeur général de l'enseignement scolaire (DGESCO) qui est à mes côtés, mais il me semble que c'est bien cela. En cette rentrée, ils sont 3 000.

La première année nous est apparue satisfaisante dans la mesure où ces prérecrutés ont manifesté leur satisfaction tout comme les établissements qui les ont accueillis, nous confortant dans cette politique. Nous comptons donc la poursuivre et, dans la mesure où nous en sommes capables, je serais partisan d'aller au‑delà de ce nombre de 3 000 prérecrutés annuels et de faire en sorte que ce prérecrutement devienne une voie normale pour accéder à la formation de professeur. Bénéficier pendant ses premières années d'études d'une dizaine d'heures en établissement permet de se familiariser avec les différentes fonctions qui existent dans un établissement scolaire et, ainsi, tester sa vocation tout en gagnant de quoi vivre, en recevant déjà quelque chose qui ressemble à un salaire. Rappelons qu'en cumulant bourse et rétribution liée au prérecrutement, leur revenu peut être de l'ordre de 900 à 1 000 euros. C'est donc un fil que nous pouvons tirer fortement pour mener une politique volontariste et sociale, offrant un élargissement du nombre et de la diversité des candidats au sein de l'éducation nationale.

Monsieur Reiss, à quel montant faisiez-vous référence ?

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