Cette question des inégalités doit être première dans toutes les réflexions que nous avons autour du numérique. Le CNED s'intéresse particulièrement aux inégalités puisque nos publics empêchés sont, pour une bonne part, des publics en très grande difficulté, qui ont parfois des parcours de vie très complexes. La question de l'égalité de traitement et de l'égalité d'accès est donc importante.
Je me focalise sur le CNED qui peut être inspirant pour d'autres. Nous avons au CNED une forme de numérique qui n'est pas idéologique. Comme nous nous adressons à de jeunes enfants, à des familles démunies par rapport au numérique, nous devons dans nos dispositifs d'hybridation aborder des questions par le numérique et par des moyens beaucoup plus traditionnels qui permettent l'accès à des familles en difficulté. Je pense notamment aux supports papier imprimables.
Cette question de l'inégalité d'accès doit être au cœur de nos réflexions. Dans l'approche du numérique, tout un travail est à faire autour de la parentalité et de l'appui aux parents pour l'utilisation des systèmes numériques. Je pense que cette période de confinement nous interroge sur l'évolution des formes scolaires. Je me pose toujours la question, à ce sujet, de la possibilité de créer des tiers lieux où nous pourrions recréer du commun autour de la connaissance et des apprentissages avec des enfants et des adultes, notamment en jouant sur l'intergénérationnel qui est à mon avis une ressource extrêmement importante. Elle peut être un facteur de réduction des inégalités, d'accès raisonné et raisonnable au numérique et aux apprentissages.