Intervention de Jean-Marc Merriaux

Réunion du mercredi 23 septembre 2020 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Jean-Marc Merriaux, directeur général de la Direction du numérique pour l'éducation (DNE) au ministère de l'Éducation nationale :

S'agissant du projet AVEC, l'expérimentation est plutôt négative. Elle n'a en tout cas pas donné le résultat escompté. Je pense que c'est lié entre autres au fait que nous sortions du plan numérique et donc que cette opération n'a peut-être pas été vraiment portée par les collectivités. Je pense aussi que l'identification des élèves en fracture numérique doit passer par l'école, par les chefs d'établissement, par les inspecteurs académiques. Nous n'avions peut-être pas suffisamment fourni un travail pour nous permettre de bien identifier les élèves en situation de fracture numérique, qu'il faut sûrement cibler beaucoup plus. C'est ce que nous faisons actuellement dans les territoires éducatifs numériques que nous avons lancés dans le Val-d'Oise et dans l'Aisne. Ce sont des dispositifs expérimentaux dans lesquels nous identifions des élèves en situation de fracture numérique, puis nous leur offrons le matériel et de bonnes conditions pour effectuer cette continuité pédagogique.

J'insiste aussi sur les enjeux liés à l'illectronisme des parents. Dans le cadre des territoires numériques éducatifs, nous avons été amenés à mettre en place des dispositifs de formation pour les parents. Ce sont des dispositifs spécifiques pour aider les parents dans leur rôle et, au-delà de ce qui a été constaté pendant le confinement, les aider aussi dans l'appropriation de l'ensemble des outils. Cette question de la parentalité est au cœur de l'expérience. Les démonstrateurs que nous avons lancés lundi avec le ministre et certains députés présents dans la salle ciblent également certains leviers.

La question de la formation des professeurs est essentielle. En tant qu'ancien directeur général du réseau Canopé, je tiens à préciser que la question de la formation était au cœur même des enjeux lorsque nous avons repensé Canopé. Actuellement, Canopé se renforce sur tous les enjeux de formation. Je ne vous cache pas que le réseau Canopé aura des moyens pour porter un certain nombre de politiques publiques, en particulier les instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation numériques (e-Inspé). Nous avons donc repositionné l'opérateur dans son rôle autour de la formation et dans une démarche totalement complémentaire avec le CNED. Il existe ainsi une cohérence entre l'ensemble des opérateurs et je pense que cela s'inscrit dans une politique consistant à bien repositionner les opérateurs dans des dynamiques communes.

Nous savons bien que la relation élève-enseignant a pâti du confinement, mais, dans tous les retours d'expérience que nous avons, la préoccupation première des enseignants a été de garder le lien avec les élèves, plus que de voir si les élèves avaient fait leurs devoirs. Il faut le souligner. Cette dimension est très importante et nous devons donner les outils pour faire en sorte que cette relation à l'élève soit présente. Les ENT ont joué un vrai rôle. L'utilisation des ENT a augmenté de 345 % en quelques jours. Au mois de mars, en agrégeant l'ensemble des ENT, cela a constitué le cinquième plus important site Internet en France.

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