Intervention de Nicolas Turcat

Réunion du mercredi 23 septembre 2020 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Nicolas Turcat, Banque des territoires :

Concernant la question des usages numériques, je vous invite à vous rapprocher de vos rectorats, lesquels ont quasiment tous mis en œuvre des baromètres du numérique éducatif. Les résultats, qui ne sont pas forcément publics, sont très utiles sur des cohortes extrêmement importantes.

Le premier frein est lié à l'équipement. Le deuxième obstacle très concret réside dans la taille du groupe d'élèves, ce qui interroge sur la forme scolaire, à savoir la façon de faire classe en distanciel, en présentiel ou de manière hybride. Le format de la classe, qui a étrangement assez peu évolué depuis 1830, doit être retravaillé. Le tiers lieu consiste à ouvrir partiellement vers l'extérieur dans le respect des règles de sécurité et dans le cadre d'un enchaînement d'éléments conduisant à des questionnements, ce qui mène vers un projet beaucoup plus large d'établissement du futur ou de lycée 4.0. L'impact financier est plus marqué, mais des solutions de financement existent. La Caisse des Dépôts propose des lignes de prêt dédiées à l'éducation et aux établissements scolaires, ainsi que de l'ingénierie.

La question exposée par M. Roussel porte sur le montage d'un projet avec les acteurs de terrain, l'académie et les collectivités, voire les acteurs privés au travers de l'hybridation des financements. L'année dernière, dans une région française, 32 millions d'euros ont été dédiés à la dotation à l'investissement des collectivités locales (DSIL), dont 80 000 euros étaient consacrés au numérique éducatif sur deux établissements de la région. La DSIL n'a donc financé que 15 000 euros sur le numérique éducatif. Or il s'agit d'une ligne prioritaire qui est à la main des préfectures. Dans le cadre d'un lycée ou d'une école rurale numérique, le projet consiste à raccorder à la fibre et à desservir dans le respect des normes. Il convient de sortir de son environnement classique pour trouver ces financements qui existent.

L'hybridation des financements et la capacité d'ingénierie à monter des projets sont importantes. Elles sont partiellement assurées par des syndicats mixtes qui facilitent grandement, notamment sur la question du primaire. Elles pourraient prendre un autre format, notamment au sein d'établissements publics culturels communaux qui sont capables d'agréger des financements de l'État, des collectivités et de l'académie.

Le dernier point concerne l'usage. La Caisse accompagne la Trousse à projets dans le cadre du programme d'investissements d'avenir (PIA) des territoires numériques éducatifs et est en charge de son évaluation à mi-parcours et tout au long du projet. La mission d'évaluation a débuté la semaine dernière et se déclinera dans le cadre de la généralisation, ou non, du dispositif. La Trousse à projets doit typiquement s'hybrider avec le dispositif EDUCATE mis en place par votre département, qui est un accélérateur de solutions numériques, afin de mesurer l'impact des solutions que nous mettons en œuvre sur le territoire. La question majeure consiste à entrer dans l'école et la pratique pédagogique. La Banque des territoires est partenaire d'EDUCATE. Il s'agit d'une bonne pratique qui doit probablement être élargie aux sujets d'ingénierie et de montage de projets.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.