Après l'examen du projet de loi de programmation pour la recherche, adopté par notre assemblée en première lecture, nous voici à nouveau réunis pour discuter de son financement pour l'année 2021 et appréhender la concrétisation des premières mesures contenues dans ce texte.
Je tiens tout d'abord à saluer l'accord conclu entre les syndicats et votre ministère qui prévoit une revalorisation des salaires de l'ensemble des acteurs du monde de l'enseignement supérieur. Je ne peux toutefois m'empêcher de souligner que cette augmentation doit intervenir de manière progressive sur une durée de sept ans. Comment cette période de sept ans – dont de nombreux groupes auraient souhaité qu'elle soit celle de la LPR – va-t-elle s'articuler avec la programmation, prévue quant à elle sur une décennie ? En outre, on peut s'interroger, comme pour la loi de programmation, sur un engagement à si long terme et sur le sort que lui réserveront les futurs gouvernements.
Je regrette qu'il ne soit pas prévu de revaloriser les contrats doctoraux en cours. Vous consacrez cependant 3,8 millions d'euros à des revalorisations indemnitaires. Pouvez-vous préciser l'impact de cette mesure sur les rémunérations des futurs doctorants et nous indiquer à partir de quelle rentrée ils seront concernés ?
Quant au projet de budget pour 2021, je m'étonne que près de 600 millions d'euros semblent avoir été transférés de la mission « Recherche et enseignement supérieur » vers le plan de relance. Cela me conduit à m'interroger à la fois sur la réalité des 100 milliards d'euros promis et sur l'avenir de cette mission. Ce transfert sera-t-il reconduit l'an prochain ? Si tel était le cas, il desservirait l'ambition affichée dans la LPR et pourrait nuire fortement au monde de la recherche et de l'enseignement supérieur.
Par ailleurs, les documents parus lors de la rentrée universitaire indiquent qu'environ 40 000 étudiants supplémentaires ont intégré l'enseignement supérieur cette année. Or, les images d'amphithéâtres bondés lors de la rentrée universitaire témoignent du respect plus qu'incertain des consignes sanitaires.
Si nous saluons l'engagement de votre ministère d'allouer 35 millions d'euros à la transformation pédagogique et numérique, nous pouvons néanmoins nous demander si le renforcement des services numériques offerts aux étudiants sera suffisant.
Quant à la question des besoins immobiliers, d'autant plus notoires en cette période de crise sanitaire, elle reste en suspens. Rappelons que l'objectif était de construire, au cours du quinquennat, 60 000 logements étudiants supplémentaires. Qu'en est-il de cette ambition ? Comment votre ministère avancera-t-il sur ce projet en partenariat avec les CROUS ?
Enfin, le groupe UDI tient à saluer l'augmentation des budgets de l'ANR dans le cadre de cette mission et du plan de relance, ainsi que celle des moyens consacrés à la vie étudiante, en hausse de 134 millions d'euros. Nous nous félicitons notamment de la revalorisation des bourses étudiantes et du repas à 1 euro pour les étudiants boursiers.
Cette année universitaire s'annonce encore très particulière pour les étudiants : il nous faut être attentifs aux plus fragiles d'entre eux. Je souhaiterais donc que des mesures soient prises pour soutenir les contrats des étudiants employés par les universités. Nous comprenons les priorités liées à la crise, mais beaucoup de questions restent en suspens. Le groupe UDI sera donc attentif à vos explications et aux évolutions du texte.