Nous demandons un rapport au gouvernement pour mettre en évidence la nécessité de définir un plan de prévention contre les oppressions existant au sein de l'enseignement supérieur. Nous préconisons la création d'une cellule d'accueil de la parole et d'accompagnement des victimes, composée de professionnels formés.
L'enquête de l'Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes dans l'enseignement supérieur a montré qu'une étudiante sur vingt a déjà été victime de viol, et une sur dix d'agression sexuelle. Si ces chiffres rejoignent malheureusement ceux qui concernent la population féminine générale, on sait que les faits en cause se produisent souvent à l'université. Par ailleurs, on a des témoignages de harcèlement et d'oppression sexiste au sein des laboratoires et dans la population des doctorantes – ces faits ont été abondamment relatés à travers la vague MeToo.
Beaucoup reste à faire au sein de chaque université. Des étudiantes se sentent souvent bien seules, parce qu'elles sont éloignées de leur famille ou, tout simplement, parce qu'il n'est pas facile de se confier. Passer la porte d'un commissariat pour dénoncer son directeur de thèse, c'est parfois beaucoup plus compliqué que de contacter une cellule d'écoute au sein de son université.