Je tiens à mon tour à dire tout mon soutien à l'ensemble de la communauté éducative, meurtrie dans sa chair et qui a démontré, ces derniers jours, sa dignité, sa force et sa résilience face à l'assassinat de Samuel Paty.
L'école est souvent le dernier lieu pour éveiller les consciences, c'est la raison pour laquelle la réponse de l'État sera d'une fermeté absolue. Je vous dirai également mon émotion d'être aujourd'hui devant vous, puisqu'il s'agit de ma première audition en tant que secrétaire d'État chargée de l'éducation prioritaire ; je siégeais, il y a peu encore, sur les bancs de cette assemblée.
Je suis particulièrement fière d'agir désormais aux côtés de M. Jean-Michel Blanquer, au sein de notre grand ministère pour atteindre deux objectifs clairs : l'élévation du niveau général des élèves et la lutte contre les inégalités sociales et scolaires, objectifs dont l'importance nous apparaît encore plus fondamentale dans le contexte actuel. La création de ce secrétariat d'État entièrement dédié à l'éducation prioritaire témoigne de la priorité accordée par le Président de la République et le Premier ministre à ces enjeux centraux, et je veux dire mon engagement plein et entier pour œuvrer en faveur de l'égalité des chances.
Un travail de fond a été engagé depuis le début du quinquennat, que je m'emploierai à poursuivre et à amplifier. Je pense notamment au dédoublement des classes de CP et de CE1, puis de grande section de maternelle en éducation prioritaire, à l'obligation d'instruction dès l'âge de 3 ans, qui bénéficiera principalement aux élèves relevant de l'éducation prioritaire.
Par ailleurs, nous prenons à bras-le-corps l'enjeu central du virage numérique, dont nous avons conscience depuis des années, mais dont l'urgence s'est imposée à nous pendant le confinement et durant toute la période de reprise progressive de la classe, afin d'assurer la continuité éducative.
Ainsi, à la rentrée, une expérimentation a été lancée dans deux départements préfigurateurs, le Val d'Oise et l'Aisne, territoires numériques éducatifs ; un financement de 27,3 millions d'euros y est consacré, via le programme d'investissements d'avenir (PIA). Ce dispositif sera prochainement étendu à d'autres départements. En outre, dans le cadre du Plan de relance, 91 millions d'euros seront dédiés, sur la période 2021-2022, au développement des usages du numérique dans le premier degré.
Durant la période de vacances scolaires, les opérations Vacances apprenantes et École ouverte ont bénéficié à près d'un million d'élèves, leur proposant un programme équilibré associant renforcement scolaire et activités sportives et culturelles.
Je soutiens aussi l'écosystème que sont les cités éducatives. Celles-ci sont au service de l'égalité des chances pour guider chaque enfant dans son parcours à l'école et en dehors, dans tous ses temps et ses espaces de vie. Nous avons pu voir, durant la période de confinement, combien elles ont permis de réduire les inégalités et d'assurer la continuité pédagogique, en particulier dans le domaine numérique.
Aux quatre-vingts cités éducatives labellisées le 5 septembre 2019 par le ministère de l'éducation nationale et le ministère chargé de la ville, viendront s'ajouter quarante nouvelles cités en 2021. Le ministère de l'éducation nationale, outre les ressources humaines qui sont consacrées aux cités éducatives, participera pour moitié au fonds d'amorçage commun de 30 000 euros pour chacune d'elles.
Par ailleurs, Jean-Michel Blanquer l'a dit, le déploiement du plan Internat du XXIe siècle sera un véritable levier de justice sociale ; l'objectif est de créer, d'ici à 2022, cent résidences à thème et de disposer d'au moins un établissement labellisé « Internat d'excellence » par département, en éducation prioritaire, soit cent structures.
Les Cordées de la réussite permettront, quant à elles, d'assurer un accompagnement continu des classes de quatrième jusqu'au baccalauréat et à l'enseignement supérieur. Dès la rentrée 2020, le dispositif, qui a vocation à doubler, sera déployé dans tous les collèges REP+ et progressivement étendu à tous les collèges REP, ainsi qu'aux collèges ruraux. Le Plan de relance y consacre 10 millions d'euros pour 120 000 élèves bénéficiaires supplémentaires.
Grâce au budget consacré au dispositif Devoirs faits en REP+, près d'un élève sur deux bénéficie de cette mesure ; au total, 700 000 élèves ont été concernés l'an dernier. L'opération a repris dès les premières semaines de septembre, avec la possibilité dans certaines académies de l'effectuer à distance, pour que le plus grand nombre d'élèves puissent en bénéficier.
Enfin, je serai très vigilante sur les questions relatives à la lutte contre le non-recours aux prestations sociales, qu'il s'agisse des fonds sociaux ou des bourses, qui représentent, en 2021, une enveloppe en hausse de 51 millions d'euros par rapport à 2020. Je prêterai une attention particulière à l'allocation de rentrée scolaire, que le Gouvernement a augmentée de cent euros en cette rentrée, pour soutenir les familles les plus modestes.
Mesdames, messieurs les députés, vous le constatez, nous mettons les moyens au service de notre ambition pour nos élèves. Ce budget pour 2021 en est la preuve. Vous pouvez compter sur notre détermination pour donner les mêmes chances à tous nos enfants.