La crise sanitaire et économique a eu un impact colossal sur le secteur : le chiffre d'affaires du secteur culturel marchand baissera en 2020 de 25 % par rapport à 2019 et les opérateurs enregistrent une perte nette de 500 millions d'euros. Les effets de cette crise seront encore perceptibles l'année prochaine et bien au-delà. Le budget 2021 apporte une réponse à la hauteur de ces pertes alarmantes. Le groupe du Mouvement Démocrate et apparentés constate que des moyens sans précédent visent à soutenir les priorités culturelles du plan de relance : 138 millions d'euros renforceront le budget de 2020 ; nous saluons cette augmentation de 4,5 %.
Pour le secteur de la création, les efforts fournis pour l'audiovisuel sont satisfaisants, bien qu'ils apparaissent majoritairement dans les concours financiers « Avances à l'audiovisuel public ». Un soutien est également apporté aux lieux de production et des aides sont attribuées aux galeries, par le biais du Centre national des arts plastiques (CNAP), ainsi qu'aux éditeurs et aux producteurs audiovisuels. Cet effort participe de la politique d'aide aux artistes et aux entreprises de la création à laquelle nous tenons car elle favorise la diversité du champ des arts visuels ; elle répondra, nous l'espérons, aux craintes de ces professionnels.
Nous nous félicitons de la place faite au patrimoine. Des fonds d'une ampleur inédite sont mobilisés pour la restauration des monuments qui font notre histoire commune et pour favoriser les investissements essentiels des collectivités et des opérateurs. Des lieux emblématiques sont concernés ; il en va de la grandeur de la France et nous nous réjouissons de l'augmentation des crédits de paiement consacrés au château de Versailles et au Grand Palais. L'année 2021 marque aussi une étape pour l'établissement public chargé de la conservation de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui devra consolider l'emploi et la gestion de ses ressources ; voilà qui s'articule avec le « plan cathédrales ».
Des objectifs respectables sont fixés pour la démocratisation de l'accès à la culture. Mais si les fonds alloués aux actions 1 et 2 augmentent, les crédits destinés à la diffusion de la langue française restent stables, à 3,2 millions d'euros. Les députés démocrates rappellent l'importance du soutien à la francophonie ; partout, notre langue porte nos valeurs humanistes, dont l'actualité nous rappelle cruellement combien nous avons besoin. Nous regrettons que ces crédits ne soient pas rehaussés, tout en saluant les efforts incontestables destinés à la restauration du château de Villers-Cotterêts en vue de l'aménagement de la Cité internationale de la langue française.
Un mot du programme « Soutien aux politiques du ministère de la culture » et particulièrement de l'action 6 – « Action culturelle internationale ». Mon groupe voit l'Europe de la culture comme le socle de l'unité de l'Union européenne. Pour cette raison, et parce que nous sommes convaincus que la culture demeure un secteur clef de l'économie française et européenne, notre groupe défendra aux côtés de l'eurodéputée Laurence Farreng le principe d'une relance culturelle pour l'Europe.
Pour finir, je souligne les efforts sans précédent réalisés dans le cadre du plan de relance, dont les crédits supplémentaires permettront de relancer le secteur du patrimoine, de donner un nouvel élan à notre modèle artistique et soutiendront comme il est nécessaire l'emploi artistique mis à mal par la persistance de la crise sanitaire.
Je salue ce budget juste et cohérent avec les objectifs du Gouvernement. Notre groupe votera ces crédits.