Intervention de Bruno Studer

Réunion du mardi 12 janvier 2021 à 17h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Studer, président :

Madame la ministre de la culture, mes chers collègues, je suis heureux de vous retrouver pour cette première réunion de l'année en format mixte dans la salle de la commission des affaires européennes, que je remercie de nous accueillir. Je vous souhaite une année 2021 sereine et solidaire, progressivement libérée de la contrainte sanitaire et qui nous permette de mener à bien les projets qui nous sont chers.

Les fluctuations de la situation sanitaire créent un climat d'incertitude forcément difficile à vivre et à lever. Depuis le mois de mars 2020, l'État a fait beaucoup pour amortir l'impact économique et social de la crise de la Covid-19, puisque le secteur culturel a reçu – c'est inégalé dans le monde – plus de 7 milliards d'euros d'aides. J'aime à rappeler que, de l'autre côté de la Manche, un Premier ministre a dit aux artistes : reconvertissez-vous ! Ici, nous leur disons : nous vous soutenons, nous ne vous lâchons pas, et nous n'avons pas fait tout cela pour arrêter maintenant.

Madame la ministre, je suis sûr qu'au-delà des questions relatives à la crise et à son impact, vous aurez à cœur de développer votre feuille de route pour le futur vers lequel il faut regarder.

Regarder vers le futur c'est aussi regarder ce qui se passe autour de nous, par exemple en Espagne où certaines salles de spectacle ont pu rester ouvertes et où des expérimentations sont menées, afin de se projeter vers une réouverture et le retour à une certaine normalité.

Vous avez engagé, madame la ministre, une nouvelle concertation avec les acteurs du monde de la culture sur les scénarii envisageables selon l'évolution de la situation sanitaire, suivant un calendrier glissant. Des dispositifs adaptés au contexte particulier des différents secteurs pourraient ainsi être conjointement définis.

Les acteurs culturels ont déjà fait preuve d'une grande capacité d'adaptation : leur créativité pour inventer de nouvelles manières de renouer avec le public doit en particulier être soulignée. C'est essentiel pour eux comme pour tous les Français.

Bien entendu, même si les salles de spectacle vivant et de cinéma sont particulièrement touchées par la crise, toutes les pratiques culturelles ne sont pas à l'arrêt.

Je vous remercie d'avoir rendu possible, avant les vacances de décembre, la réouverture des lieux d'enseignement artistique et culturel : elle a été une bouffée d'oxygène et un bon signal, en dépit du couvre-feu, qui nécessite une part d'adaptation. Je sais que vous avez comme priorité de vous appuyer dans le futur sur ces pratiques pour la relance.

Je serais par ailleurs heureux que vous nous donniez quelques précisions à propos du Pass culture auquel, vous le savez, je suis très attaché. Un tel réseau social culturel ne doit pas dépendre de méga-puissances privées étrangères. Ce serait tout de même le comble pour le pays de l'exception culturelle que de voir toutes les données relatives à la consommation culturelle de nos jeunes appartenir à d'autres qu'au ministère de la culture. C'est un enjeu essentiel. Nous avons d'ores et déjà, en un temps relativement record, mis en place un outil technique. J'ai toujours appelé de mes vœux une progressivité dans l'application de ce Pass qu'il faut à présent généraliser afin qu'il bénéficie à toutes et à tous.

Ce dispositif, auquel je vous sais également très attachée, madame la ministre, est critiqué au motif qu'il concernerait davantage certaines catégories socioprofessionnelles. Or, lors du déplacement que j'ai effectué avec notre collègue Maud Petit en Guyane, où tous les établissements scolaires font partie de réseaux d'éducation prioritaire (REP), j'ai pu mesurer à quel point il bénéficiait à toute la jeunesse. Je ne doute pas un seul instant que sa généralisation sera également un outil de relance.

Avant de vous passer la parole, madame la ministre, je souhaite la bienvenue à notre collègue Grégory Labille, membre du groupe UDI et Indépendants, qui a rejoint la commission.

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