Je m'exprimerai au nom du groupe Socialistes et apparentés. Je ne répéterai pas ce qui a été dit sur les conséquences terribles de la crise, sur la mobilisation des acteurs culturels et sur la place essentielle de la culture, que vous essayez de défendre, madame la ministre – nous le savons.
Alors que les salles de spectacle et de cinéma et les monuments historiques ne peuvent rouvrir en respectant les gestes barrières, nous avons vu des foules se presser dans les centres commerciaux : il y a là quelque incohérence. Peut-être l'expérience des pays voisins pourrait-elle nous servir pour envisager une réouverture le plus tôt possible.
Pourriez-vous développer s'agissant du plan de relance par la commande publique ?
Je suis inquiète s'agissant des écoles de musique et des conservatoires, où seuls les élèves de troisième cycle et des classes à horaires aménagés musique (CHAM) ont été autorisés à continuer de travailler leur instrument, ce qui laisse tous les autres sur le bord du chemin. Dans l'école départementale de ma circonscription, les quatre-vingts professeurs interrogés disent la grande difficulté à dispenser des cours de qualité avec un matériel insuffisant et sont très démotivés ; le résultat des cours par visioconférence n'est pas à la hauteur. À cela s'ajoute l'arrêt de toutes les pratiques amateur.
Quant aux festivals, leurs organisateurs et les participants ont besoin de pouvoir se projeter, même si les conditions de leur tenue doivent être dégradées. Ils doivent travailler en amont et ne peuvent donc attendre des décisions tardives. Il faudrait par conséquent prendre des mesures compensatoires de la prise de risque que cela suppose. Le Premier ministre a rappelé l'existence de plusieurs aides instaurées par le Gouvernement. Pourriez-vous nous en dire plus sur le calendrier de leur attribution, qu'elles soient transversales ou sectorielles, comme l'année blanche pour les intermittents ? Le Gouvernement envisage-t-il de les prolonger – ce qui nous paraît indispensable – et, si oui, jusqu'à quand ?
Par ailleurs, comment pensez-vous accompagner le monde de la culture vers une reprise économique en toute sécurité, pour mettre fin à un stop and go qui le prive d'une visibilité essentielle ?