Intervention de Agnès Thill

Réunion du mercredi 27 janvier 2021 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

Je prends la parole au nom du groupe UDI et indépendants. Madame la ministre, en vous écoutant, on se dit que tout va bien et que tout le nécessaire a été fait. Pourtant, la détresse des étudiants est réelle. Les confinements, les couvre-feux ont pour conséquences redoutables la solitude, la détresse psychologique, le décrochage, le manque de motivation, l'effondrement du niveau des étudiants et la baisse du niveau de nos jeunes travailleurs. Michel Deneken, président de l'université de Strasbourg, affirmait sur franceinfo que la détresse morale des étudiants tuerait plus, à terme, que le virus. Combien de morts du covid chez les étudiants ? Et pourtant, voyez comme on leur interdit de vivre ! Selon l'Observatoire national de la vie étudiante, le nombre d'envies suicidaires a doublé et celui d'états dépressifs a été multiplié par 2,5. Qui se rend compte que cette situation est une véritable bombe à retardement sociale et humaine ? Qui se rend compte que c'est l'avenir de notre pays que nous sacrifions ? Qui se rend compte de la pression que subissent les internes en médecine qui, avec un taux de suicide de 33 pour 100 000, ont trois fois plus de risques de se suicider que les autres Français de leur âge ? Qui se rend compte que nous risquons de perdre des vies en voulant en sauver ? Quelle réponse d'espoir pouvez-vous apporter à ces étudiants ?

Les étudiants n'ont pas besoin de chèque pour aller chez le psychologue, ils ont besoin de travailler, de salles pour aller en cours, de professeurs pour ne pas décrocher, pour espérer et croire en un avenir. Il y aura toujours de nouveaux variants du virus, comme pour celui de la grippe. Sommes-nous, sont-ils pour autant condamnés à vivre toujours ainsi ?

Pour conclure, deux images. La première est celle de l'hémicycle bondé, hier, pendant la séance des questions au Gouvernement. La seconde est celle de l'amphithéâtre Richelieu, vide, à la Sorbonne. Comment pouvez-vous justifier auprès des étudiants une telle différence ? « Moins d'ordi, plus d'amphi », disait ma collègue. Il faut que les étudiants retournent en cours.

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