Intervention de Bruno Patino

Réunion du mercredi 3 février 2021 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Bruno Patino, président d'ARTE France :

Monsieur le président, je vous remercie de votre accueil. Le COM m'inspire trois observations.

La première est qu'il est fidèle à la double nature d'ARTE. Notre chaîne est membre du secteur de l'audiovisuel public, comme l'indique ma participation à cette réunion, ainsi que le travail que nous menons en commun avec les autres sociétés de ce secteur, notamment avec Radio France, dans le domaine de la musique, et avec France 24, dans le domaine des reportages internationaux. Nous sommes aussi une chaîne binationale, dont la gouvernance est décidée dans le cadre du projet de groupe du groupement européen d'intérêt économique (GEIE), qui est en cours d'élaboration. Je remercie la DGMIC, qui a tenu compte de cette double logique en prenant en considération notre appartenance à l'audiovisuel public français, en identifiant les coopérations possibles et souhaitables, ainsi que les passerelles qu'il serait souhaitable d'emprunter, sans perdre de vue la spécificité binationale d'ARTE ni le fait que le GEIE résulte d'un consensus naturel entre actionnaires français et allemands sur la nature d'ARTE.

La deuxième observation porte sur la trajectoire budgétaire. Je ne peux qu'être d'accord avec Delphine Ernotte Cunci, Sibyle Veil et Marie-Christine Saragosse au sujet de la lisibilité des ressources financières. Toutefois, cette trajectoire financière est assez nettement en décalage avec les prévisions initiales du COM d'ARTE pour la période 2017-2021, au cours de laquelle notre dotation aura été inférieure de 56 millions d'euros aux prévisions. Par ailleurs, ARTE a fait preuve d'une véritable rigueur de gestion, ce qui nous a permis d'abonder les programmes sans discontinuer. De 2011 à 2019, nos frais généraux ont diminué de 25 %, et nos investissements dans les programmes ont augmenté de 33 %. S'agissant de l'après-2022, je me réjouis que la budgétisation de la contribution à l'audiovisuel public soit exclue, ainsi que de votre engagement à y veiller, monsieur le président.

Le COM et ses axes stratégiques sont totalement fidèles à la nature d'ARTE, qui est une chaîne culturelle rendant accessible la complexité du monde et la beauté de la création européenne. C'est une chaîne de création qui parie sur la production plus que sur l'achat et qui souhaite être exemplaire sur le plan de la responsabilité sociale.

S'agissant des exigences en matière de production, je rappelle que 85 % des œuvres proposées proviennent d'Europe et que 71 % du budget d'ARTE-France, hors dotation au GEIE, sont consacrés aux programmes. Nous allons continuer cet investissement assez fort pour élargir de plus en plus notre couverture.

Depuis 2017, nos audiences ont augmenté de 32 % en ce qui concerne la télévision et de 270 % pour le numérique. Ce sont des chiffres plutôt exceptionnels qui traduisent, me semble-t-il, la bonne adéquation entre l'offre d'ARTE et les exigences du temps présent, tant en Europe que dans la culture. Je pense en particulier à la nécessité d'un rapprochement entre les différents pays par la culture, les documentaires et les récits. Nous parions, à cet effet, sur notre chaîne, sur notre plateforme arte.tv et sur ce que nous pouvons faire sur les réseaux sociaux.

J'en termine, puisque j'arrive au bout de mon temps de parole, par la place accrue de l'Europe dans notre stratégie de développement et par notre souhait, comme le prévoit le COM, de passer d'une logique de disponibilité de nos programmes à une logique de conquête territoriale.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.