Intervention de Sylvie Tolmont

Réunion du mercredi 3 février 2021 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Tolmont :

Au nom du groupe Socialistes et apparentés, je salue tous les acteurs de l'audiovisuel public qui accomplissent un remarquable travail pour faire vivre la culture, l'information et le divertissement dans notre pays. L'investissement de vos équipes, mesdames et messieurs les présidents, a porté ses fruits puisque les résultats sont excellents.

Cependant, les contrats d'objectifs et de moyens qui dessinent votre feuille de route durant la période 2020-2022, ne fixent qu'un horizon de quelques mois et ne nous offrent aucune perspective pour l'après-2022, sous le prétexte des prochaines échéances électorales, alors même que la crise sanitaire et les restrictions budgétaires décidées par le Gouvernement n'ont pas épargné l'audiovisuel public.

Ainsi, le budget de France Médias Monde baisse de 0,5 million d'euros pour se fixer à 254 millions, ce qui est bien loin du budget de 373 millions d'euros alloué à BBC World. Le budget d'ARTE a baissé de 2 millions d'euros dans le projet de loi de finances pour 2021. La dotation de France Télévisions a chuté de près de 60 millions d'euros alors qu'elle fut un outil essentiel de soutien pédagogique durant la crise sanitaire, notamment grâce à France 4 – j'en profite pour réitérer notre opposition à la suppression de France 4. Le budget de Radio France diminue de 8 millions d'euros alors que les personnels dénoncent, depuis plusieurs années, la réduction des effectifs du groupe en dépit de ses très bons résultats. Seul l'INA aura bénéficié d'une meilleure dotation, néanmoins soumise à des efforts financiers supplémentaires. Son rôle de pôle de formation pour les 15 000 personnels de l'audiovisuel public n'est toujours pas officialisé, ce que nous regrettons.

La trajectoire est donc à la baisse puisque les ressources de l'audiovisuel public diminueront de 190 millions d'euros, au détriment de la masse salariale, alors que l'audiovisuel est une industrie de main-d'œuvre et que le déploiement numérique n'a de sens qu'à condition de mobiliser de nouveaux publics et de servir des objectifs de qualité et de proximité, pour faire rayonner la culture et délivrer une information intéressante.

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